Tsipras et Syriza en odeur de sainteté
Tsipras a gagné son pari en remportant les récentes élections en Grèce et en écartant l’aile gauche radicale de son parti.
Tsipras a gagné son pari en remportant les récentes élections en Grèce et en écartant l’aile gauche radicale de son parti.
Les sondages donnaient Syriza et Nouvelle Démocratie au coude à coude mais au final, en tenant compte des lois électorales, le résultat dévoile une large victoire de Syriza (145 sièges sur 300). Le parti Unité Populaire composé des dissidents de Syriza n’a récolté que 2,86% des vote mais aucun des représentants ne siègera au parlement grec. Pour former le gouvernement, Syriza semble bien parti pour se tourner vers le même partenaire que lors des élections précédentes en janvier : ANEL (10 sièges), un parti souverainiste anti-européen. On notera également l’augmentation du taux d’abstention : 45% contre 36% en janvier.
La majorité actuelle semble donc en bonne voie pour être reconduite et Tsipras apparait donc comme l’incontournable premier ministre grec en 2015. Malgré les doutes de certains quant à la volonté des partis au pouvoir d’arriver au bout du plan d’aide négocié cet été, il a été répété à maintes reprises que ceux-ci s’engageaient à mettre en œuvre les réformes nécessaires (notamment dans le cadre du marché du travail et du système des pensions) le plus rapidement possible afin de débloquer les prochaines tranches du troisième plan d’aide de 86 milliards d’euros. En août, une enveloppe de 23 milliards d’euros a déjà permis au gouvernement grec de faire face aux échéances à court terme et à la Banque de Grèce d’entamer une recapitalisation des principales banques. Dans le courant du mois d’octobre, les institutions européennes devraient effectuer une évaluation complète en vue des prochaines étapes de la mise en œuvre du plan d’aide. Celui-ci reste crucial pour l’économie grecque mais aussi et surtout pour le secteur bancaire grec qui requiert de manière importante un soutien financier. Un système bancaire solide et digne de confiance est essentiel pour remettre l’économie réelle sur de bons rails.
La nouvelle coalition aura face à elle à des incitants importants pour respecter le mémorandum imposé par les institutions. Premièrement, un allègement de la dette publique a été suggérée par certains pays européens et imposé par le FMI si les autorités européennes comptaient sur sa contribution. Deuxièmement, l’apport de liquidité de la BCE pourrait se tarir en cas de non-respect des conditions dictées par les autorités européennes. Le contrôle des capitaux ainsi que la fermeture des banques qui ont été observés en juillet sont des évènements à éviter étant donné qu’ils sont dommageables à l’ensemble de l’économie grecque.
La situation économique en Grèce reste loin d’être idéale : le taux de croissance du PIB pour le 3ème trimestre sera vraisemblablement négatif, le taux de chômage atteint 24,6% au deuxième trimestre et la part des créances douteuses reste importante dans le bilan des banques grecques. Compte tenu des défis à relever, il reste encore du pain sur la planche pour Alexis Tsipras.
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