Perspectives économiques et boursières d’ING Belgique
Le conte de fées va-t-il durer ?
La première moitié de l’année peut s’apparenter à une économie de conte de fees.
La première moitié de l’année peut s’apparenter à une économie de conte de fées (conditions ni trop bonnes, ni trop mauvaises) rassemblant une croissance saine et une inflation limitée. Si l’on y ajoute le fait qu’en Europe, différentes élections se sont soldées par des résultats plutôt conformes à ce qu’espéraient les marchés, il n’est pas étonnant que la tendance des marchés était plutôt positive. La question est néanmoins de savoir combien de temps cela peut durer.
Aux Etats-Unis, les marchés financiers avaient d’abord tablé sur un stimulus budgétaire important suite à l’élection de D. Trump. Mais ce stimulus ne s’est pas encore concrétisé. Par ailleurs, l’économie américaine a ralenti au cours des premiers mois de l’année. Cependant il est encore trop tôt pour parler d’un risque de récession. Fondamentalement, la tendance de croissance reste solide et un possible stimulus budgétaire, même limité, pourrait donner un coup de pouce à l’économie en 2018. L’année 2019 pourrait par contre être un peu plus difficile, alors que le taux d’endettement croissant du secteur privé pourrait augmenter les spreads de crédit.
Stop-and-go
Les autorités chinoises continuent leur politique de stop-and-go. Après avoir stimulé l’économie par la politique budgétaire et monétaire en 2016, les autorités tentent de faire atterrir l’économie en douceur, ce qui s’avère certainement nécessaire au regard de la forte croissance du crédit. Mais le ralentissement de la croissance chinoise pourrait avoir comme conséquence une nouvelle pression baissière sur les prix des matières premières.
La zone euro a de nouveau surpris positivement, affichant des indicateurs supérieurs aux attentes durant 9 mois consécutifs déjà. “Il n’est à présent plus impossible d’observer épisodiquement un chiffre de croissance commençant par un 2” déclare Peter Vanden Houte, Chief Economist d’ING Belgique. La reprise diffuse continue, mais il reste la question de l’Italie, qui passera nécessairement par les urnes dans les 12 prochains mois, alors que les partis populistes font de bons scores dans les sondages. Par ailleurs, le Brexit est un processus long et difficile, mais le scénario le plus probable est celui d’une période de transition de quelques 3 ans, ce qui dans un premier temps ne changera pas grand-chose à la situation actuelle.
Europtimisme
Compte tenu de la hausse avortée des prix des matières premières, l’inflation reste faible pour le moment, bien qu’aux Etats-Unis, le marché du travail plutôt tendu pourrait provoquer une inflation sous-jacente plus forte. Alors que la Fed durcit très progressivement sa politique monétaire, la BCE n’en est pas du tout là. La grande proportion de la population en âge de travailler mais sans emploi pèse sur les salaires. C’est pourquoi l’assouplissement quantitatif devrait, selon notre analyse, être prolongé d’au moins 6 mois, mais probablement à un moindre rythme. La première hausse de taux n’est dès lors pas attendue avant la deuxième moitié de 2018. Cela signifie que les taux du marché monétaire ne devraient pas être positifs avant 2019. Les taux longs pourraient quant à eux un peu progresser, mais la hausse anticipée reste faible.
Le dollar américain a probablement passé son point haut. Mais il est trop tôt pour n’anticiper qu’une dépréciation de la monnaie américaine. Selon Peter Vanden Houte, les investisseurs et les spéculateurs qui ont des années durant spéculé sur un euro plus faible, détiennent à présent des positions plutôt longues sur l’euro. Cela signifie que le cours actuel de l’euro contient déjà pas mal de nouvelles en faveur de la monnaie européenne.
Les actions à haut rendement plutôt que les obligations « high yield »
Profitant d’un retour de la croissance bénéficiaire, la capitalisation des actions mondiales s’est accrue de plus de 12% (en devises locales) depuis le début de l’année et la volatilité boursière US reste 40% inférieure à sa moyenne de long terme. Les investisseurs en actions ne semblent, pour l’instant, manifestement pas déstabilisés par des banques centrales américaines et chinoises qui se montrent progressivement moins expansionnistes, ou un Royaume-Uni qui avance à reculons vers le « Brexit ». Pourtant, dans le même temps, les obligations se sont également bien comportées. Leur valeur de marché s’est étoffée de 14%, signe que les investisseurs obligataires ne prennent pas pour argent comptant le scénario d’un retour significatif de l’inflation.
D’où la question : les actions et obligations peuvent-elles continuer à s’apprécier de concert ? Steven Vandepitte, stratégiste d’ING, ne le croit pas. Il continue de penser que les obligations (à l’exception des obligations indexées sur l’inflation et les dettes émergentes) sont à la merci d’une remontée des taux d’intérêt (leurs prix pourraient se déprécier de près de 7%, en moyenne, en cas d’une hausse de 1% des taux d’intérêt). Mieux vaut, dès lors, privilégier les actions qui restent soutenues par les politiques monétaires accommodantes des principales banques centrales, une croissance plus dynamique et des taux toujours bas.
Certes, les valorisations absolues des actions ne sont plus vraiment bon marché. Mais elles offrent encore, en moyenne, un rendement des dividendes attendus près de 1,5% supérieur au rendement des emprunts d’Etat des pays industrialisés. Ce constat est, insiste Steven Vandepitte, encore plus interpellant lorsque l’on compare le rendement moyen des dividendes des actions avec le rendement des obligations d’entreprises, en particulier celles dites à haut rendement (« high yield »), qui ne semblent plus rémunérer suffisamment les investisseurs pour le risque encouru. Actuellement, le surplus de rendement des actions par rapport aux obligations high yield européennes a atteint un sommet historique de 1,1% (contre -6% fin 2011) ! A choisir, l’investisseur a donc intérêt à privilégier les actions capables de générer de manière récurrente un attractif rendement des dividendes. Sur le Vieux continent, le secteur qui répond le mieux à cette thématique est celui des banques qui offrent un rendement des dividendes dépassant les 4%.
Privilégier les actions non US
Restées à la traîne pendant sept années d’affilée, les actions non US, en particulier celles de la zone euro et des marchés émergents, semblent disposer d’un potentiel de hausse. Il y a des signes qui ne trompent pas. L’évolution des bénéfices dans ces deux zones économiques reflète à nouveau la vigueur de l’activité industrielle mondiale. Sur le Vieux continent, les 50 principales entreprises ont enregistré au premier trimestre la plus vigoureuse croissance du bénéfice par action (+30%, contre +15% pour le S&P 500) en près de sept ans ! Pour l’ensemble de l’exercice 2017, leur profitabilité devrait s’améliorer de 19%. Du côté des marchés émergents, les prévisions 2017 font état d’une croissance bénéficiaire de l’ordre de 20%. Qui plus est, les actions émergentes demeurent, en termes de ratio cours/bénéfices attendus, près de 30% moins chères que les actions des principaux pays industrialisés et offrent un appréciable rendement des dividendes attendus (2,6%).
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