Perspectives économiques et boursières d’ING Belgique : Une question de liquidités

Tant que la musique continue, il faut rester debout et danser. C'est dans ces termes que l'ancien CEO de Citigroup décrivait l'impact favorable de la création abondante de liquidités sur les marchés financiers en juillet 2007. À vrai dire, ceci ne semble pas être une mauvaise description de la situation actuelle. Après avoir examiné l'économie actuelle de plus près, il est légitime de penser que cette situation ne changera pas d’ici peu.

Tant que la musique continue, il faut rester debout et danser. C'est dans ces termes que l'ancien CEO de Citigroup décrivait l'impact favorable de la création abondante de liquidités sur les marchés financiers en juillet 2007. À vrai dire, ceci ne semble pas être une mauvaise description de la situation actuelle. Après avoir examiné l'économie actuelle de plus près, il est légitime de penser que cette situation ne changera pas d’ici peu.

Il n'est pas encore question d'un boom économique, malgré la légère croissance de l'économie mondiale

La croissance de l’économie mondiale a beau avoir le vent légèrement en poupe, il n'est certainement pas encore question d'un boom économique. Même aux États-Unis, où la reprise s'est déjà installée un peu plus durablement, le rythme de la croissance est relativement modéré et les pressions inflationnistes restent limitées. Dans les pays émergents, cette expansion est plutôt décevante. Les effets des tentatives de relance de l'économie chinoise ne devraient se faire ressentir qu'en 2016.

L'économie européenne affiche à nouveau des signes d'amélioration, après des années de morosité économique. Le pétrole bon marché est un facteur qui soutient la croissance européenne, bien que le point le plus bas du cours du pétrole semble bien avoir été dépassé. L'assouplissement quantitatif mis en place par la Banque centrale européenne donne un coup de pouce à la reprise européenne. L’avantage spécifique de cette politique est qu’elle semble avoir un effet positif plus important sur les pays périphérique plutôt que sur les pays du noyau dur. Ce processus donne lieu à davantage de convergence. La Grèce reste le maillon faible et risque de détériorer l'environnement conjoncturel plus favorable pendant un certain temps encore à cause des tensions politiques concernant un nouveau plan d’aide.

La Réserve fédérale augmentera les taux d'intérêt cette année, mais il ne faut certainement pas en déduire un resserrement monétaire agressif. La guerre des devises a repris de plus belle à travers le monde et de nombreuses banques centrales auront davantage tendance à assouplir leur politique monétaire. "Dans la zone euro aussi, la Banque centrale européenne continue d’appuyer sur l'accélérateur et de créer des liquidités excessives, ce qui diminue encore les taux du marché monétaire encore. Ainsi, les taux d'intérêt à court terme pourraient aussi rester négatifs en 2016, ce qui semble impensable pour beaucoup", déclare Peter Vanden Houte, Chief Economist d'ING Belgique.

Peut-être les taux obligataires européens étaient-ils déjà tombés trop bas, ce qui peut expliquer le mouvement ascendant observé ces derniers temps. Théoriquement, le taux d'intérêt à 10 ans devrait même se rehausser de 0,5 % à 0,75 %, bien que les achats de soutien de la BCE adoucissent la pression à la hausse sur les taux d'intérêt. Ceci pourrait entraîner plus de volatilité, ce qui est également amplifié par la marge de manœuvre plus restreinte des ‘market makers’ sur les marchés obligataires.

Les marchés réajustent leurs attentes de croissance et d’inflation

« A l’occasion de la présentation de nos prévisions pour 2015, nous espérions que la faiblesse des prix pétroliers et la dévaluation de l’euro et du yen puissent raviver la croissance, améliorer les bénéfices des entreprises et soutenir les actions européennes et japonaises. Et le moins que l’on puisse dire, souligne Thierry Masset, CIO d’ING Belgique, c’est que la tendance des marchés boursiers observée depuis le début de l’année dépasse nos attentes. Mais nous continuons de penser que les actions surperformeront encore au cours de la deuxième partie de l’année. En dépit des incertitudes relatives à la Grèce et la volatilité obligataire, les actions devraient conserver une tendance positive.»

Le bas niveau du pétrole constitue un soutien aux actions de la Zone Euro et du Japon, en particulier dans le secteur des biens de consommation durables. L’orientation positive des indicateurs avancés de l’économie démontre, comme nous l’anticipions, que l’affaiblissement des cours de l’or noir est essentiellement la conséquence d’un surplus de l’offre. Du coup, la zone euro et le Japon (et leurs marchés boursiers) bénéficient d’une hausse du pouvoir d’achat des consommateurs et d’une baisse des coûts de production des entreprises. Pour peu que les prix du brut restent durablement bas, comme le laissent entrevoir le niveau élevé des réserves et de la production pétrolière, cela devrait soutenir la croissance.

Les bénéfices des entreprises devraient s’étoffer davantage dans les mois à venir si l’on en juge par les bons résultats communiqués lors des derniers trimestres. Pour le seul premier trimestre 2015, les entreprises (hors secteur énergétique) reprises dans l’indice DJ Stoxx 600 ont fait état d’une croissance de leur bénéfice par action (BPA) de 12%. Leurs concurrentes japonaises du Topix ont, elles aussi, surpassé les attentes avec une croissance bénéficiaire de 8%. Outre-Atlantique, la progression est d’environ 0,3%, mais de près de 7% si l’on exclut les mauvais chiffres du secteur gazier & pétrolier (-56%). Globalement, Thierry Masset reste constructif envers les actions dans la mesure où « les bilans des quatre principales banques centrales s’accroissent toujours, leurs rachats de dettes continuant d’atténuer les risques de correction, et la faiblesse des taux, en termes absolus, demeure le principal soutien à l’économie et aux actifs à risque. »

«A contrario, les obligations ne rémunèrent plus suffisamment les investisseurs pour les risques de taux d’intérêt plus élevés ou d’inflation », souligne Thierry Masset. « Une Réserve fédérale américaine moins prévisible, d’abondantes émissions obligataires, une volatilité accrue, une liquidité obligataire sujette à caution, une hausse de la corrélation entre obligations et actions, et l’amélioration de l’environnement économique en zone euro sont autant de paramètres de nature à pousser les rendements vers le haut. » Il est trop tôt pour affirmer que le risque de déflation est définitivement révolu, mais nous sommes probablement au début d’une phase de normalisation des taux.

Comme la quête au rendement reste d’actualité, Thierry Masset continue de privilégier les obligations d’entreprises aux emprunts souverains. Tant que les investisseurs anticipent une reprise économique, les actifs à risque, en particulier les obligations à haut rendement, devrait bien se comporter.

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Vanessa Zwaelens

Head of External Communication