Pas abordable le durable ?

ING FOCUS Belgian Real Estate

Ce 18 février, le 58ème salon Batibouw ouvrira ses portes et pourrait connaître en 2017 une affluence comme il ne s’en est pas vu depuis dix ans. Le secteur de la construction entame en effet 2017 du bon pied, soutenu par des taux hypothécaires au plus bas. Le secteur résidentiel étant un pilier de la stratégie de réduction des émissions de CO2 en Belgique, nul doute que l’habitat durable fera à nouveau parler de lui, mais entre le concept et la réalité financière, des obstacles subsistent.

  • La valeur ajoutée du secteur de la construction a cru trois fois plus vite que l’économie en 2016 (soit 3,8%), relançant timidement la croissance de l’emploi dans le secteur après une période 2012-2015 qui a vu 10.000 emplois disparaître. L’embellie touche aussi l’activité résidentielle (+ 13,5% du nombre de permis de bâtir, à 53.500 permis en 2016). Toutefois, cette activité reste 10% inférieure aux années 2004-2008. De plus, les réalités régionales sont très contrastées.
  • La croissance est surtout le fait des appartements neufs en Flandre alors que la construction de maisons y est stable. En Région wallonne, la tendance baissière s’est poursuivie pour les maisons et il ne s’y est pas construit aussi peu d’appartements depuis 2003, confirmant les signes d’une demande en baisse. A Bruxelles, moins de 1500 permis pour des appartements ont été délivrés en 2016, c’est le plus mauvais chiffre depuis 2012.
  • Les taux d’intérêt ont pourtant encore baissé en 2016 attirant 31.500 emprunteurs pour des projets de construction neuves, soit 30% de plus qu’en 2015. Les prêts moyens pour les projets neufs ont continué d’augmenter malgré le plus grand nombre d’emprunteurs, c’est ainsi qu’un record de 4,8 milliards d’euros de prêts hypothécaires à la construction résidentielle est atteint en 2016.
  • La rénovation n’est pas en reste : les nouveaux prêts ont atteint 3 milliards pour la seconde année consécutive. Depuis 2008, la rénovation s’est donc plutôt bien maintenue, et elle a concerné de nombreux propriétaires : 700.000 prêts à la rénovation ont été accordés ces dix dernières années. Selon un récent sondage d’ING, 53% des propriétaires interrogés déclarent avoir effectué des rénovations pour plus de 20.000€ dans leur habitation au cours de la décennie écoulée.
  • C’est une bonne nouvelle dans la mesure où la Belgique dispose d’un parc immobilier particulièrement âgé en comparaison européenne et que le logement représente de ce fait en Belgique encore près de 15% des émissions de CO2, contre 10% en moyenne dans le reste de l’UE28. C’est dire si le secteur a son rôle à jouer pour atteindre les objectifs de réduction des émissions de CO2.
  • Pourtant, l’habitat « durable » reste encore un concept abstrait pour la plupart des candidats rénovateurs. L’habitat “durable” va en effet beaucoup plus loin que la simple économie d’énergie. Mais si le concept « fait le buzz », il est encore peu appliqué en pratique et les Belges, perdus dans la forêt des primes, restent sceptiques sur sa rentabilité : un récent sondage  d’ING a montré que 83% des répondants propriétaires considèrent que rendre leur maison passive coûterait plus que l’économie d’énergie réalisée.

Lien vers l'étude

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Pour plus d’informations :
Julien Manceaux, Senior Economist, + 32 2 547 33 50 Julien.Manceaux@ing.be

 

Vanessa Zwaelens

Head of External Communication