L'investisseur belge se tourne aussi vers les panneaux solaires

Analyse de Peter Vanden Houte, Chief Economist ING Belgique

Le Baromètre des Investisseurs ING a enregistré une belle progression en août, mais reste en deçà de son niveau neutre. Bien que l'optimisme boursier soit en légère hausse, les Belges hésitent encore à investir des fonds sur les marchés financiers. Les panneaux solaires sont considérés comme un placement intéressant, mais la majorité des Belges craignent qu'une augmentation des taxes n'en affecte le rendement.

Le Baromètre des Investisseurs ING a fait un bond en avant au mois d'août, passant de 90 à 97 points. Toutefois, il demeure encore sous son niveau neutre de 100 points, pour le septième mois consécutif. En ce qui concerne l'évolution de la conjoncture belge, les opinions sont un peu plus optimistes. Ainsi, 27 % des Belges tablent sur une reprise de l'économie au cours des prochains mois, contre 26 % qui se montrent plus pessimistes à cet égard. Pour la première fois depuis le mois de janvier, les optimistes sont donc en majorité. Curieusement, une majorité relative des Belges interrogés estime malgré tout que leur situation financière s'est détériorée ces derniers mois (28 % constatent une dégradation et 18 %, une amélioration). Ce sont surtout les personnes âgées qui, sur ce point, se montrent un peu moins positifs. Une situation qui s'explique peut-être par la baisse persistante des revenus d'intérêts et la hausse du coût de la vie. Il faut remonter au mois de juin 2015 pour observer une majorité d'investisseurs faire état d'une amélioration de leur situation financière.

Les évolutions boursières relativement positives de l'été ont suscité un regain d'optimisme auprès de nombreux investisseurs. Ainsi, 30 % des sondés misent sur une poursuite de la hausse des marchés boursiers ces prochains mois, contre 27 % qui s'attendent à voir les cours des actions perdre du terrain. Toutefois, cet optimisme boursier accru se manifeste à peine dans les intentions de placement. Actuellement, 25 % des investisseurs estiment le moment opportun pour investir dans des secteurs moins risqués (contre 23 % à penser le contraire). Seuls 18 % des investisseurs sont disposés à se lancer dans des placements plus risqués, tandis que 35 % des sondés ne l'envisagent pas. Les obligations ne sont, quant à elles, plus du tout populaires. En raison des taux d'intérêt plancher, voire négatifs dans certains cas, à peine 17 % des Belges jugent que l'instant est idéal pour investir dans des titres à rendement fixe. À l'inverse, pas moins de 41 % d'entre eux le déconseillent fortement.

Investir dans des panneaux solaires ? Oui, mais...

Il est clair que le Belge ne sait pas exactement comment faire fructifier son épargne, mais il s'intéresse de plus en plus aux investissements non financiers. Ainsi, 20 % des investisseurs propriétaires d'une habitation disposent actuellement de panneaux solaires. De même, 12 % des sondés projettent d'en faire installer chez eux au cours des 12 prochains mois. 

Près de 47 % des personnes interrogées estiment que les panneaux solaires constituent un bon investissement (seuls 17 % ne partagent pas cet avis), bien qu'il y ait des différences entre les Régions (probablement liées aux divergences qui existent entre les régimes de subvention et aux changements opérés dans ce domaine ces dernières années). Ainsi, 50 % des néerlandophones trouvent que les panneaux solaires représentent un investissement intéressant, contre 40 % des francophones. Cela peut aussi être influencé par le fait que le pourcentage de propriétaires est légèrement plus élevé chez les néerlandophones que chez les francophones. Près de la moitié des investisseurs se disent plutôt (bien) informés des aides publiques mises en place pour encourager l'utilisation de l'énergie solaire. Cependant, le Belge a tendance à se méfier : pas moins de 60 % des sondés s'attendent à de nouvelles taxes sur le photovoltaïque, ce qui complique bien entendu leur décision d'investissement. 

Vanessa Zwaelens

Head of External Communication

Peter Vanden Houte

chief economist