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L'investisseur belge était-il trop optimiste en janvier ?

Analyse de Peter Vanden Houte, Chief Economist ING Belgique

Le Baromètre des Investisseurs mesure chaque mois la confiance des investisseurs particuliers belges. En d'autres termes, il exprime le « sentiment des investisseurs ». Cette enquête, menée par Kantar TNS, est une initiative d’ING en collaboration avec l’Université de Gand et les quotidiens L’Echo et De Tijd. L’enquête se fait en ligne.

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Le Baromètre des Investisseurs d'ING atteint en janvier son plus haut niveau depuis plus de 10 ans, mais en janvier, les investisseurs ne se doutaient pas des chocs importants qui allaient secouer la bourse en février. La différence avec 2007 est qu'aujourd'hui, les investisseurs semblent un peu plus confiants sur l'économie, alors que leurs attentes à l'égard des marchés financiers sont un peu moins élevées.

Le Baromètre des Investisseurs d’ING a bien démarré l'année : avec un niveau de 128, il atteint son plus haut niveau depuis mai 2007. Les pessimistes diront qu'en 2007, la bourse a culminé quelques mois après que le baromètre ait atteint 128 points, avant d'attaquer une descente vertigineuse. Les turbulences boursières des premières semaines de février ne présagent rien de bon non plus.

Cependant, si nous comparons les composantes de l'indicateur des investisseurs entre mai 2007, alors que l'enquête était encore réalisée par téléphone, et janvier 2018, il y a vraiment des différences. Les investisseurs belges sont, aujourd'hui encore, bien plus optimistes sur les perspectives économiques qu'en 2007. Par exemple, 45 % des sondés s'attendent aujourd'hui à ce que la croissance continue de progresser au cours des prochains mois, contre 33 % en 2007. Les attentes à long terme du marché boursier en 2007 étaient par contre beaucoup plus ambitieuses qu'aujourd'hui. En mai 2007, par exemple, les investisseurs belges pensaient qu'un placement boursier sur 10 ans aurait un rendement annuel de 8 %. Aujourd'hui, les attentes sont moins élevées, avec un rendement annuel attendu de 5 % pour les 10 prochaines années. Cela explique également pourquoi les Belges semblent aujourd'hui encore un peu plus conservateurs dans leur stratégie d'investissement. Par exemple, 29 % disent que c'est un bon moment pour investir dans les secteurs à haut risque, contre 31 % en 2007. La différence est encore plus frappante lorsque l'on considère les secteurs moins risqués : jusqu'à 51 % des investisseurs se disaient optimistes en mai 2007, contre 35 % en janvier.

Bien sûr, si l'appétit des investisseurs pour le risque augmente trop, ils risquent également d'être bien déçus. L'histoire a toutefois montré que la tendance s'inverse sur les marchés boursiers quand l'économie commence également à se dégrader. Cela ne semble pas être le cas aujourd'hui, si l'on considère les récents indicateurs conjoncturels, alors que les prévisions de croissance sont également en augmentation plutôt que révisées à la baisse. Ce qui semble clair, c'est que l'investisseur devra réapprendre à vivre avec plus de volatilité.

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L'avenir n'est ni nuageux ni ensoleillé

L'investisseur belge a une vision nuancée de son avenir financier. Par exemple, 32 % pensent avoir une bien meilleure situation financière d'ici 10 ans, tandis que 29 % disent que leurs finances se porteront moins bien. Toutefois, la grande majorité des investisseurs âgés de moins de 54 ans est positive. Les réponses moins positives viennent des investisseurs plus âgés, qui réduisent en partie leur épargne.

La grande majorité des investisseurs belges s'accorde sur le fait qu'il faudra à l'avenir beaucoup plus travailler pour maintenir le même niveau de vie. Ils ne sont pas moins de 70 % à le penser, alors que 9 % à peine ne sont pas d'accord avec cette affirmation. Un détail saillant, ce sont les investisseurs les plus jeunes (< 35 ans) qui en sont les moins convaincus. Dans cette catégorie, seulement 58 % d'entre eux voient la nécessité de travailler plus pour maintenir le niveau de vie, contre 15 % qui pensent le contraire. Réalisme ou douces illusions ?

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