L'investisseur belge doit choisir entre la peste et le choléra
En février, la confiance de l'investisseur belge a été fortement ébranlée en raison de la volatilité boursière.
Le Baromètre des Investisseurs mesure chaque mois la confiance des investisseurs particuliers belges. En d'autres termes, il exprime le "sentiment des investisseurs". Cette enquête, menée par TNS, est une initiative d’ING en collaboration avec l’Université de Gand et les quotidiens L’Echo et De Tijd. Jusqu’en mai 2011, elle avait lieu par téléphone. Depuis juin 2011, elle se déroule en ligne.
En février, la confiance de l'investisseur belge a été fortement ébranlée en raison de la volatilité boursière. Les perspectives boursières ne sont pas particulièrement roses selon l'investisseur moyen. Mais même si le taux d'épargne s'approche des 0 %, une partie des Belges semble tout de même opter pour l'incertitude d'un investissement.
En février, le Baromètre des Investisseurs ING a chuté pour atteindre 87 points, c'est-à-dire son niveau le plus bas depuis décembre 2012. En janvier, le baromètre affichait encore son niveau neutre de 100 points. Mais la volatilité boursière a quand même fini par affaiblir la confiance de l'investisseur belge. Quelque 38 % des investisseurs belges évoquent une dégradation de la situation financière de leur ménage au cours de ces derniers mois. Cela faisait quatre ans que le pourcentage de pessimistes n'avait plus été aussi élevé. Les attentes conjoncturelles ont également été affectées. Seuls 24 % pensent voir l'économie progresser dans les mois à venir alors que 29 % craignent une contraction de la conjoncture économique. Un des constats intéressants est que le Baromètre des investisseurs francophones affiche un niveau un peu plus élevé que celui des néerlandophones (91 contre 84). Ceci est dû au fait que le nord du pays est en général plus sensible à la conjoncture que le sud et qu'en outre, les néerlandophones possèdent en moyenne plus d'actions dans leur portefeuille. Il apparaît également que la température des investissements est plus élevée chez les hommes (90) que chez les femmes (83) ce qui est en général toujours le cas.
La peste et le choléra
Dans le contexte actuel, il n'est pas étonnant que l'incertitude concernant l'évolution des marchés boursiers se soit accrue. 24 % à peine pensent que les marchés boursiers enregistreront des augmentations dans les mois à venir. Mais 39 % des investisseurs voient plutôt les marchés boursiers s'affaisser. La dernière fois que le nombre de pessimistes boursiers avait été si élevé, c'était en novembre 2012. Les investisseurs font dès lors face à un choix pénible. Le taux d'épargne approche petit à petit du niveau zéro en raison de la politique monétaire de la BCE. Voilà pourquoi près de la moitié des personnes interrogées ne prend pratiquement plus la peine de transférer de l'argent de son compte à vue vers son compte épargne. Rien d'étonnant à ce que 23 % d'entre elles songent tout de même à investir une partie de leur épargne au cours des prochains mois. Mais pour 57 % des répondants, la situation incertaine des marchés financiers semble constituer une raison suffisante pour ne rien entreprendre pour l'instant. Ce sont surtout les investisseurs actifs (44 %) qui veulent franchir le pas pour prendre davantage de risques alors qu'il est difficile de convaincre les investisseurs moins actifs d'investir leur argent de façon différente malgré les intérêts peu élevés : 18 % seulement y ont songé. Pour un grand nombre d'entre eux, la situation financière et économique actuelle implique donc de choisir entre la peste et le choléra : la certitude d'un taux d'épargne pratiquement nul contre la volatilité et l'incertitude d'un investissement en bourse.
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