Les jeunes investisseurs belges découvrent l’or
Analyse de Peter Vanden Houte, Chief Economist ING Belgique
Le Baromètre des Investisseurs mesure chaque mois la confiance des investisseurs particuliers belges. En d'autres termes, il exprime le « sentiment des investisseurs ». Cette enquête, menée par Kantar TNS, est une initiative d’ING en collaboration avec l’Université de Gand et les quotidiens L’Echo et De Tijd. L’enquête se fait en ligne.
Le Baromètre des Investisseurs ING fait du sur place pour le troisième mois consécutif, se situant juste au-dessus du niveau neutre de 100 points. Une grande aversion au risque n’est pas encore à l’ordre du jour. Car seules les obligations restent en disgrâce. Les investissements en or suscitent cependant de l’intérêt, même si celui-ci reste limité. Et il émane principalement de la jeune génération.
Le Baromètre des Investisseurs ING fait du sur place pour le troisième mois consécutif. Avec 106 points, il se situait toutefois, en août, toujours au-dessus du niveau neutre de100 points. Ce qui indique que les investisseurs belges accordent encore une certaine confiance aux marchés financiers. En ce qui concerne la conjoncture, les perspectives restent bonnes, même si le meilleur semble derrière nous. 25 % des répondants s’attendent ainsi à ce que l’économie belge continue à remonter ces trois prochains mois, contre 23 % qui prévoient un refroidissement du climat conjoncturel. 45 % voyaient encore l’avenir économique en rose en janvier de cette année, contre seulement 12 % de pessimistes.
Les Bourses plus volatiles ont laissé des traces dans les portefeuilles des investisseurs belges. Seuls 28 % affirment ainsi que leurs investissements ont évolué favorablement au cours des trois derniers mois, alors que 24 % ont dû faire face à des chiffres plutôt négatifs. 29 % sont toutefois convaincus que leur portefeuille générera des rendements positifs au cours des trois prochains mois. Seuls 16 % d’entre eux s’attendent à une hémorragie financière. Force est aussi de constater qu’une majorité relative estime que le moment est opportun pour investir dans des secteurs plus (25 % pour et 24 % contre) ou moins risqués (29 % pour et 16 % contre). Par contre, les obligations semblent toujours être relativement ‘‘tabou’’. À peine 18 % recommanderaient un investissement en obligations à l’heure actuelle. Tandis que 29 % qui ne veulent pas en entendre parler. Le fait que le trésor belge n’ait quasi rien recueilli de l’émission d’un nouveau bon d’État semble confirmer cette tendance.
Les jeunes, amateurs d’or ?
Les Belges ont longtemps eu la réputation d’être des amateurs d’or, comme en témoignent les nombreuses mines d’or qui étaient cotées à la Bourse de Bruxelles dans le passé. À l’heure actuelle, 12 % des investisseurs affirment investir dans l’or. Près de 90 % de ceux-ci n’ont pas l’intention de se débarrasser de leurs investissements dans l’or au cours des six prochains mois. En outre, 8 % des répondants qui n’investissent pas dans l’or aujourd’hui affirment qu’ils en achèteront au cours des six prochains mois (82 % n’en ont certainement pas l’intention). Près de 31 % de la totalité des investisseurs belges pensent d’ailleurs que le prix de l’or va augmenter au cours des 12 prochains mois, tandis qu’à peine 16 % prévoient une baisse.
Curieusement, ce sont les jeunes investisseurs qui semblent le plus atteints par la fièvre de l’or. Le nombre d’investisseurs de moins de 45 ans ayant de l’or en portefeuille est supérieur à la moyenne. Parmi les répondants de moins de 35 ans, il s’agit même de 24 % des investisseurs. Près de 45 % des investisseurs de moins de 35 ans sont convaincus que le moment est opportun pour investir en or, contre seulement 24 % de la population totale des investisseurs. Se pourrait-il que les jeunes investisseurs, qui sont plus du genre à se passionner de Bitcoin, soient, dans ce cas-ci, conquis par ce noble métal à l’extraction artisanale ?