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Les entreprises belges et la durabilité : un projet en cours

L’état des lieux de la durabilité dans le monde de l’entreprise belge

Affichant un score moyen de 6,4/10 en matière de durabilité, les entreprises belges reconnaissent qu’elles ont encore beaucoup de chemin à parcourir. Les perspectives sont toutefois prometteuses. De nombreuses entreprises indiquent qu’elles pensent que la durabilité aura de plus en plus de poids sur le plan stratégique et qu’elles ont l’intention d’accorder plus d’attention à ce domaine, même si leur budget reste inchangé. Telles sont les principales conclusions d’une nouvelle étude sur le positionnement et la performance des entreprises belges du point de vue de la durabilité que l’Antwerp Management School (AMS) a conduite en collaboration avec ING Belgique.

Les entreprises belges évaluent la durabilité de leurs activités à une moyenne de 6,4/10

L’étude, qui agrège les données de 293 entreprises belges, révèle que ces dernières s’attribuent une note moyenne de 6,4/10 en matière de durabilité et que moins de 10 % d’entre elles se considèrent comme des pionnières sur ce plan. Néanmoins, près de 9 entreprises sur 10 affirment faire attention à la durabilité. À cet égard, les sociétés flamandes y voient plus d'avantages que leurs homologues wallons. Les premières ont également plus tendance à orienter leurs efforts de durabilité sur l’innovation en matière de produits, et impliquent davantage les employés (31 % par rapport à 8 % pour les entreprises wallonnes).

La moitié des entreprises déclarent que leur motivation interne pour la durabilité est principalement un choix éthique. Les autres facteurs de motivation sont toutefois directement liés aux bénéfices économiques pour les entreprises : économie sur les coûts (37,1 %), pérennisation de leurs activités (29,7 %), amélioration de leur image (28,9 %) et stimulation de l’engagement et de la fierté des employés (27,7 %).

Jean-Pierre Verbeken d’ING Belgique explique : « En conduisant l’étude en collaboration avec l’AMS, nous voulions aider nos clients à tirer profit des menaces liées au changement climatique et à la rapide évolution de la technologie. Cette étude nous permet d’aider nos clients à mieux comprendre comment les entreprises peuvent se lancer avec succès dans leur processus de transformation durable. Notre objectif est de leur donner une longueur d’avance dans la vie et dans les affaires. »

Les normes nationales et internationales, principaux facteurs de motivation des entreprises belges qui s’engagent pour la durabilité

En plus d’établir la situation actuelle de la durabilité en Belgique, l’étude observe les principaux aspects pratiques du processus auxquels les entreprises sont confrontées lors de la mise en place d’activités durables. Ceux-ci comprennent les attentes et l’expérience que les entreprises ont des répercussions de la durabilité, les obstacles qu’elles rencontrent lors de leur transformation durable et les leçons qu’elles tirent de ce processus.

L’étude révèle que les normes nationales et internationales, les lois et les réglementations, la demandé du marché en matière de durabilité et les opinions des employés sont les principales moteurs externes à l’origine de l’adoption de la durabilité. Il est intéressant de noter que près de la moitié des entreprises qui ont répondu à l’enquête souhaitent que le gouvernement fasse de la durabilité une obligation, une tendance qui se remarque surtout dans les entreprises de plus grande taille. Les résultats semblent donc suggérer que la durabilité n’est pas un élément crucial qui permet aux entreprises de se démarquer de leurs concurrents, mais qu’elle joue un rôle essentiel dans leur droit d’opérer.

Les employés, le plus grand frein interne à la mise en place de la durabilité

Il est toutefois surprenant d’observer que les entreprises considèrent leurs employés comme l’obstacle le plus important par rapport à la durabilité, bien qu’ils attribuent à leur personnel un rôle moteur de taille. Le professeur Lars Moratis (AMS) affirme : « Pour moi, cela prouve que les entreprises voient la valeur ajoutée qu’apporte l’engagement des employés, mais qu’elles semblent éprouver des difficultés à passer à la pratique. Les RH auraient alors un rôle important à jouer dans le cadre de la durabilité. » Les entreprises déclarent premièrement que le manque de connaissances, de temps et d’enthousiasme représente un obstacle pour leurs employés. Les autres freins internes sont les responsables et le conseil d’administration.

Mais les entreprises rencontrent également des obstacles externes. Les fournisseurs en sont la figure de proue, suivis de près par les investisseurs, les financiers et les clients. Le manque d’argent à injecter dans les projets de durabilité justifie ce phénomène qui concorde avec le fait que les économies sur les coûts sont considérées comme l’une des motivations principales en faveur de l’engagement pour la durabilité.

Leçons à tirer et perspectives prometteuses

Globalement, les résultats permettent de souligner deux leçons importantes :

  • Les entreprises doivent davantage engager leurs employés sur la thématique de la durabilité et accorder plus d’attention aux connaissances des employés en matière de durabilité ainsi qu’au temps et à l’enthousiasme qu’ils ont à lui consacrer. Les RH peuvent jouer un rôle très important dans cette optique.
  • La durabilité doit être intégrée aux systèmes et aux structures de l’entreprise. Elle doit être développée de façon ascendante et peut contribuer à sa performance économique et financière.

Alors que les entreprises ont tendance à convenir du fait que l’attention accordée à la durabilité peut s’estomper rapidement, les perspectives en matière de durabilité sont prometteuses. Les entreprises s’attendent à ce que la durabilité ait plus de poids sur les prises de décisions stratégiques au cours des trois prochaines années. Elles prévoient dans le même temps d’agir davantage en faveur de la durabilité sans modifier leur budget.

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