Le crowdfunding sur le radar de l’investisseur belge
Le Baromètre des Investisseurs ING est retombé à son niveau neutre en janvier.
Analyse de Peter Vanden Houte, chief economist ING Belgique
Le Baromètre des Investisseurs mesure chaque mois la confiance des investisseurs particuliers belges. En d'autres termes, il exprime le "sentiment des investisseurs". Cette enquête, menée par TNS, est une initiative d’ING en collaboration avec l’Université de Gand et les quotidiens L’Echo et De Tijd. Jusqu’en mai 2011, elle avait lieu par téléphone. Depuis juin 2011, elle se déroule en ligne.
Le Baromètre des Investisseurs ING est retombé à son niveau neutre en janvier. Les investisseurs semblent légèrement désorientés. Le crowdfunding devient de plus en plus populaire chez les investisseurs belges, mais surtout en tant que placement financier. Ces derniers ne semblent cependant pas totalement conscients des risques qui sont liés à ce type d'instrument et s'attendent d'ailleurs à un rendement à peine supérieur à celui d'un placement en actions.
Le Baromètre des Investisseurs ING a subi un sérieux revers en janvier. Après avoir clôturé l'année 2015 à 107 points, il est en effet retombé à son niveau neutre de 100 points. Il semble que les investisseurs aient un peu perdu le nord après cette forte correction boursière au mois de janvier. Ainsi, seuls 23 % des investisseurs belges ont vu la valeur de leur portefeuille gonfler au cours de ces trois derniers mois, alors que 42 % ont enregistré un rendement négatif. Ce sont surtout les néerlandophones qui ont connu des difficultés : à peine 17 % d'entre eux font, en effet, état d'un rendement positif, contre 35 % chez les francophones. Cela peut s'expliquer par le fait que les actions occupent généralement une place plus importante dans les portefeuilles d'investissement au nord du pays. Certains investisseurs restent néanmoins positifs. Ils sont ainsi 29 % à s'attendre à un rendement positif dans les trois prochains mois, alors que 23 % estiment que leurs placements vont encore baisser. Une tendance qui se reflète également au niveau des prévisions boursières, avec 31 % d'optimistes et 27 % de pessimistes.
En ce qui concerne l'économie, une petite majorité des sondés a ressenti une détérioration de la conjoncture (32 % négatifs et 29 % positifs) ces trois derniers mois. Le ralentissement de la croissance en Chine a donc manifestement aussi eu un impact sur le moral des investisseurs belges. Pour les trois prochains mois, 31 % des personnes interrogées espèrent une amélioration et 26 % se disent plus pessimistes.
Du crowdfunding comme alternative de placement ?
Seuls 25 % des personnes interrogées jugent le moment opportun pour investir dans des secteurs plus risqués, alors qu'ils sont 32 % à ne pas vouloir encore en entendre parler pour le moment. Et les obligations ne sont guère mieux loties, avec à peine 19 % d'avis positifs et 35 % d'avis négatifs. Seuls les secteurs moins risqués peuvent encore compter sur une majorité de partisans (27 % contre 21 %). Les Belges ne se font d'ailleurs pas trop d'illusions en ce qui concerne les rendements boursiers : pour les 10 prochaines années, le rendement annuel est, en effet, attendu à 4 % ou 5 %.
Des initiatives telles que le crowdfunding commencent tout doucement à gagner en popularité. Ainsi, environ la moitié des investisseurs savent exactement en quoi cela consiste. Ils sont, en outre, 32 % à penser que le crowdfunding deviendra une importante source de financement pour les entreprises belges dans les prochaines années. Environ 33 % des sondés déclarent même connaître des plateformes de crowdfunding et 6 % affirment en avoir déjà utilisé une. Le Belge considère cependant toujours le crowdfunding comme un instrument de placement, et non comme un sponsoring. 71 % des sondés s'attendent ainsi à une rémunération lorsqu'ils investissent dans un projet de ce type. Et pour 90 % d'entre eux, il doit évidemment s'agir d'une rémunération pécuniaire.
Le crowdfunding est à l'heure actuelle essentiellement utilisé par de jeunes entreprises caractérisées par leur profil de risque spécifique. Le Belge ne s'en rend visiblement pas bien compte. Même s’il est estimé comme un peu plus risqué qu’un placement boursier en moyenne, un nombre étonnamment élevé d'investisseurs ne font pas encore vraiment la différence entre un placement boursier et une solution de crowdfunding. Ainsi, pas moins de 69 % des investisseurs plus jeunes estiment ainsi que le crowdfunding est, dans le pire des cas, aussi risqué qu'un placement en actions. Les investisseurs plus âgés se montrent, quant à eux, légèrement plus méfiants. En outre, il apparaît que l'investisseur moyen s'attend à ce qu'un placement en crowdfunding rapporte environ 5 %, soit un rendement à peine supérieur à celui d'un placement boursier.
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Communiqué de presse également paru sur www.ing.be