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Le Covid-19 risque d’accroître les inégalités économiques en Europe

Le Covid-19 risque d’accroître les inégalités économiques en Europe

Etude ING: la Belgique n’est pas le pays le plus à risque mais des mesures spécifiques sont nécessaires pour les secteurs les plus vulnérables

Jeudi 15 avril 2021 – Bruxelles - ​ Le Covid-19 n’a pas uniquement fait des ravages inégaux au niveau sanitaire, il menace également d’augmenter les inégalités économiques dans le futur et de mettre en péril la cohésion européenne. Un an après les premières mesures de confinement, le risque d’accroissement des inégalités est présent sous diverses formes sur le marché du travail européen et touche certains secteurs et catégories de travailleurs plus que d’autres. La Belgique n’est toutefois pas le marché le plus à risque. Telles sont les principales conclusions de la dernière étude du département de recherche économique d’ING qui a analysé les divergences de caractéristiques et d’évolutions du marché du travail entre les pays européens.

​Les mesures de soutien gouvernementales ont maintenu le chômage et l’emploi relativement stables. Cependant, le nombre d’heures travaillées montre de grandes divergences entre les pays de la zone euro.

« Pendant le deuxième trimestre de 2020, le nombre d’heures prestées a chuté, dans la zone euro, de 17% par rapport au même trimestre de 2019 alors que la baisse de l’emploi se limitait à environ 2%. Par rapport au niveau d’avant crise (fin 2019), cette baisse s’est chiffrée à 7,5% aux Pays-Bas tandis qu’elle atteignait 26% en Grèce. Avec une contraction de 15%, la Belgique est proche de la moyenne européenne. A noter toutefois qu’au début de la crise sanitaire, la chute de l’emploi a été particulièrement marquée, dans notre pays, chez les jeunes travailleurs. »Julien Manceaux, senior economist d’ING Belgique qui a réalisé l’étude

Ce n’est pas un secret, l’impact économique s’est fortement concentré dans les secteurs où la demande repose sur la mobilité ou les contacts humains. A savoir : la fabrication de véhicules et de matériel de transport; le commerce de gros et de détail; les hôtels, restaurants et voyages aériens; les services immobiliers; les arts et spectacles. La chute des heures travaillées a principalement eu lieu dans les pays fortement spécialisés (en pourcentage de leur valeur ajoutée brute totale) dans ces secteurs vulnérables aux mesures de confinement. Ces secteurs représentent jusqu’à 40% de la valeur ajoutée brute nationale en Grèce, contre moins de 25% en Irlande. La Belgique étant un peu moins « spécialisée » (29,5% de la valeur ajoutée) que la moyenne européenne (34%), le choc sur son activité totale y a été moins important que dans d’autres pays.

Les secteurs précités, , sont à la source de la vulnérabilité des pays à une hausse des inégalités car ils présentent certaines caractéristiques communes à tous les pays : ils ont recours de manière intensive à des contrats non standards (travailleurs temporaires ou indépendants, où se retrouvent des travailleurs jeunes et moins diplômés) et à des emplois à bas salaires.

Les premiers représentent 30,5% de l’emploi dans les secteurs vulnérables au confinement dans la zone euro, les seconds 23%. Là encore, la Belgique est proche de la moyenne avec 29% des travailleurs des secteurs vulnérables sous contrats non standard et 19% en bas salaires. Cependant, ces deux chiffres sont nettement supérieurs à la moyenne belge, tous secteurs confondus.

Cartographier les risques d’inégalités

Pour chaque pays, l’étude « cartographie » les risques d’assister à une montée des inégalités en raison de la pandémie en fonction de deux dimensions: la part de l’emploi total représentée par les contrats non standards (CNS) dans les secteurs vulnérables au Covid-19 et les emplois faiblement rémunérés dans ces mêmes secteurs. Cette cartographie révèle que les sources de vulnérabilité peuvent varier d’un pays à l’autre (comme par exemple les travailleurs à bas salaire en Allemagne et en Irlande, les contrats non standards au Portugal et en Espagne). Et que, tout comme la France et le Royaume-Uni, la Belgique figure parmi les pays à faible risque car les populations de travailleurs vulnérables y sont relativement moins nombreuses que dans d’autres pays.

Les secteurs vulnérables encore loin de la reprise

Cependant, les données les plus récentes montrent qu’au quatrième trimestre de 2020, dans la plupart des pays, les secteurs vulnérables étaient encore loin de la reprise, contrastant ainsi fortement avec le rebond qui s’est produit dans le reste de l'économie. En Belgique aussi, les secteurs vulnérables enregistraient encore, au quatrième trimestre, une perte de PIB de 5,5% par rapport à leur niveau d’avant la pandémie alors que la perte d’activité à combler pour le reste de l’économie n’était que 2,4%.

En termes d'inégalités, cela accroît les risques, car ces secteurs sont de gros utilisateurs de formes d’emploi plus vulnérables.

« De plus, vu la lenteur de la campagne de vaccination en Europe, les mesures de confinement mettront du temps à disparaître, de sorte que la crise sera plus longue pour ces secteurs que pour les autresDans les pays où des mesures adéquates ont été prises, le risque de voir les inégalités fortement augmenter est limité. Cependant, les mesures prises au début de la pandémie pour une période que l’on attendait assez courte ne sont pas toujours adéquates pour les travailleurs de secteurs où la crise durera sans doute un an et demi. Pour éviter que ces derniers ne tombent dans la pauvreté, des mesures spécifiques et ciblées sont nécessaires au sein des plans de relance à venir, notamment pour relancer le marché du travail. » Julien Manceaux, senior economist d’ING Belgique
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