Le baromètre des Investisseurs tend vers le pessimisme
En septembre, le Baromètre des Investisseurs ING est passé pour la première fois cette année sous la barre des 100 points. Certes, la volatilité boursière s'est accrue, mais les investisseurs belges s'attendent en outre à un ralentissement conjoncturel. Sur le long terme, les Belges ont toujours des doutes quant à l'évolution de leur situation financière, un point sur lequel les femmes se montrent légèrement plus pessimistes que les hommes.
Analyse de Peter Vanden Houte, chief economist ING Belgique
Le Baromètre des Investisseurs mesure chaque mois la confiance des investisseurs particuliers belges. En d'autres termes, il exprime le "sentiment des investisseurs". Cette enquête, menée par TNS, est une initiative d’ING en collaboration avec l’Université de Gand et les quotidiens L’Echo et De Tijd. Jusqu’en mai 2011, elle avait lieu par téléphone. Depuis juin 2011, elle se déroule en ligne.
En septembre, le Baromètre des Investisseurs ING est passé pour la première fois cette année sous la barre des 100 points. Certes, la volatilité boursière s'est accrue, mais les investisseurs belges s'attendent en outre à un ralentissement conjoncturel. Sur le long terme, les Belges ont toujours des doutes quant à l'évolution de leur situation financière, un point sur lequel les femmes se montrent légèrement plus pessimistes que les hommes.
Le Baromètre des Investisseurs ING est passé de 110 points en août à 93 points en septembre. C'est la première fois cette année qu'il descend sous son niveau neutre de 100 points, preuve que les Belges ne sont guère optimistes concernant l'évolution des marchés financiers. Les mauvaises performances boursières de cet été n'y sont probablement pas étrangères. À peine 18 % des investisseurs ont indiqué avoir obtenu un rendement positif sur leurs placements au cours du trimestre écoulé, tandis que pas moins de 44 % d'entre eux ont vu les revenus de leurs investissements plonger dans le rouge. En outre, les prévisions conjoncturelles sont également pessimistes. La perspective d'un retour à la croissance s'est en effet assombrie pour le troisième mois consécutif. Pour la première fois cette année, une majorité de sondés (36 %) estime même que la conjoncture s'est détériorée – seuls 27 % ont constaté un redressement. Toutefois, une petite majorité (32 %) s'attend encore à une amélioration du climat économique au cours du trimestre prochain, bien que le taux de pessimistes (32 %) n'ait jamais été aussi élevé depuis décembre 2014.
Érosion de la confiance à l'égard des bourses
La confiance des investisseurs à l'égard des marchés boursiers s'est également effilochée : à peine 30 % des sondés tablent sur une hausse des cours des actions dans les trois prochains mois, tandis que 32 % d'entre eux craignent une baisse. Le pourcentage de Belges estimant l'instant propice aux investissements dans des actifs à risques (21 %) n'a jamais été aussi bas depuis juillet 2014. Même les secteurs moins risqués et les obligations ne parviennent pas à séduire énormément d'investisseurs (respectivement 25 et 18 %).
Dans ce climat dans lequel ils sont à nouveau confrontés à plus d'incertitudes, les Belges semblent davantage privilégier les placements monétaires.
Plus de pessimisme chez les femmes
Depuis le début de la crise, les Belges ont des doutes quant à l'évolution de leur situation financière sur le long terme. Ainsi, 33 % d'entre eux tablent sur une amélioration de leur situation financière au cours des dix prochaines années, contre 31 % qui pensent le contraire. Nul ne sera surpris de lire que l'espoir d'un avenir meilleur sur le plan financier revêt plus d'importance chez les jeunes que chez les plus âgés. En revanche, il est intéressant de constater que les femmes semblent plus pessimistes que les hommes à cet égard. En effet, 38 % d'entre elles craignent une dégradation de leur situation financière au cours des dix prochaines années, contre seulement 27 % des hommes.
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