La taxe sur les plus-values influencera le comportement des investisseurs belges

La question du tax shift taraude les esprits des investisseurs belges. Près d'un quart d'entre eux déclarent qu'ils modifieront leur comportement après l'introduction de la taxe sur les plus-values.

Analyse de Peter Vanden Houte, Chief Economist ING Belgique

Le Baromètre des Investisseurs mesure chaque mois la confiance des investisseurs particuliers belges. En d'autres termes, il exprime le "sentiment des investisseurs". Cette enquête, menée par TNS, est une initiative d’ING en collaboration avec l’Université de Gand et les quotidiens L’Echo et De Tijd. Jusqu’en mai 2011, elle avait lieu par téléphone. Depuis juin 2011, elle se déroule en ligne.

La question du tax shift taraude les esprits des investisseurs belges. Près d'un quart d'entre eux déclarent qu'ils modifieront leur comportement après l'introduction de la taxe sur les plus-values. En attendant, le moral des investisseurs s'est légèrement amélioré, malgré la menace terroriste.

Sans surprise, les investisseurs particuliers belges se disent préoccupés par le tax shift annoncé par le gouvernement. Selon une enquête réalisée dans le cadre du Baromètre des Investisseurs ING, 62 % des investisseurs belges aimeraient être davantage informés à ce sujet, alors que 14 % n'y accordent aucun intérêt. Les néerlandophones semblent légèrement plus sensibles à ce
dossier que les francophones (66 % contre 52 %). Et au niveau des tranches d'âge, ce sont surtout les investisseurs plus âgés qui se disent préoccupés par cette question du tax shift. Quant aux mérites de la taxation des plus-values, les opinions divergent fortement. Ainsi, 32 % des sondés estiment que cette taxe jouera en faveur de l'économie belge, alors que 36 % pensent qu'elle lui portera
préjudice. Par ailleurs, 30 % des personnes interrogées sont d'avis que les revenus du travail et les revenus du capital devraient être taxés de la même manière. Un avis que 40 % des investisseurs ne partagent pas.

Reste à savoir si cette taxe rapportera beaucoup aux caisses de l'État. Les investisseurs pourraient en effet modifier leur comportement avec, pour effet, une diminution de la base imposable. Il est donc intéressant d'évaluer le nombre d'investisseurs qui pourraient entrer en ligne de compte pour le paiement de cette taxe. À la question de savoir si, au cours de ces 10 dernières années, ils
ont vendu des actions moins de six mois après les avoir achetées, 5 % des investisseurs ont répondu qu'ils l'avaient fait régulièrement, 11 % plusieurs fois et 16 % à une ou deux reprises. Cette taxe concerne donc une partie modeste mais néanmoins non négligeable des investisseurs belges.

Mais cela va-t-il continuer ? Plus de 60 % des investisseurs affirment que l'introduction de la taxe sur les plus-values influencera leur manière d'investir (un pourcentage qui passe même à 73 % chez les investisseurs actifs). Près de 26 % des investisseurs belges évoquent même un impact majeur. Cet éventuel changement de comportement pourrait jouer en faveur des actifs qui ne
seront pas soumis à cette taxe. Rien d'étonnant dès lors à ce que 30 % des sondés fassent état d'un regain d'intérêt pour les fonds d'actions.

Paris et Bruxelles

En attendant, le Baromètre des Investisseurs ING a poursuivi sa lente remontée en novembre et a atteint 102 points (contre 99 points en octobre). L'indicateur est donc repassé juste au-dessus du niveau neutre de 100 points. Les Belges sont devenus un peu plus positifs en ce qui concerne l'évolution de la conjoncture. 30 % d'entre eux déclarent ainsi avoir constaté une amélioration
au cours de ces derniers mois alors qu'ils ne sont plus que 24 % à avoir ressenti une détérioration. Les attentes restent cependant partagées. Ainsi, 27 % des personnes interrogées estiment que la reprise économique va s'essouffler dans les prochains mois, alors que 26 % tablent encore sur une nette amélioration. Les prévisions boursières restent, quant à elles, modérément positives, avec 32 % d'optimistes et 27 % de pessimistes.

L'accroissement de la menace terroriste semble n'avoir eu qu'un impact limité sur les résultats de l'enquête. La plupart des réponses ont certes été légèrement moins positives pendant la troisième semaine, juste après les attaques de Paris, mais la confiance est repartie à la hausse la semaine suivante, et ce, malgré le relèvement du niveau de la menace à son maximum à Bruxelles. Les investisseurs belges ont donc manifestement gardé la tête froide.

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Vanessa Zwaelens

Head of External Communication