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La pandémie continue à peser lourdement sur les dépenses des consommateurs en Belgique

La pandémie continue à peser lourdement sur les dépenses des consommateurs en Belgique

Seuls les achats en ligne s’envolent

Après quasiment un an de confinement, la pandémie de coronavirus affecte encore et toujours le comportement des consommateurs. En 2020, la population belge a dépensé 12% de moins en 2020 que l’année précédente et a diminué la quantité de paiements effectués de 16% sur un an. Il faudra probablement du temps, et une véritable amélioration de la confiance dans les perspectives sanitaires et économiques, pour revenir au niveau de consommation observé cet été. L’usage du cash poursuit sa baisse durable (40% de retraits aux distributeurs en moins en janvier 2021 par rapport à l’année précédente), alors que les transactions ‘sans contact’ augmentent très fortement, passant de 7% à 21% de l’ensemble des transactions effectuées par carte (Bancontact, cartes de crédit et Maestro). A contrario, le commerce en ligne connaît, lui, une véritable accélération des montants totaux dépensés de 21%, grâce à une augmentation estimée de près de 80% de la vente des biens en ligne sur un an. Telles sont les principales conclusions d’une étude du département de recherche économique d’ING Belgique, qui a analysé 853 millions transactions en 2019, 2020 et janvier 2021.

Les dépenses des Belges toujours en berne

La crise sanitaire et les mesures restrictives prises pour endiguer sa propagation ont eu un impact important sur les comportements des consommateurs belges. Au cours de l’année 2020, les Belges ont dépensé 12% de moins et effectué 16% de transactions en moins qu’en 2019 (si l’on exclut les dépenses «fixes» qui sont difficillement modifiables à court terme : loyers, emprunts, taxes, assurances, …). ​ En ce début d’année, la déprime persiste. Les Belges ont ainsi dépensé 15% de moins qu’en janvier 2020 (hors dépenses fixes) et les transactions ont dégringolé de 29%, comparé à il y a un an.

Une année en dents de scie, pas de véritable redressement en vue

La pandémie n’a pas eu le même impact tout au long de l’année. Les deux confinements ont eu le même impact sur le nombre de transactions effectuées (-33% en un an), mais les montants dépensés ont moins diminué en novembre qu’au printemps. Par ailleurs, le semi-confinement, en vigueur en décembre 2020 et en janvier 2021, a fait très mal. Les montants déboursés par les ménages ont chuté de 17% sur un an et les transactions de 26%. C’est une situation plus défavorable que celle observée lors du déconfinement de mai (-8 et -14%).

« Ces données nous indiquent que le redressement de la consommation sera probablement beaucoup moins dynamique cette fois-ci qu’il ne l’a été à partir de mai »,analyse Charlotte de Montpellier, l’économiste d’ING Belgique qui a analysé les données des transactions « Alors qu’au printemps, peu de consommateurs craignaient que la crise sanitaire ne conduise à de nouvelles restrictions, le contexte de cet hiver - restrictions fortes, doutes sur la vitesse de la campagne de vaccination et craintes des conséquences économiques de cette longue crise - pèse davantage sur la confiance et donc sur la consommation des ménages.»

 

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Le coronavirus n’épargne quasiment aucun secteur d’activité

Hormis les supermarchés (+1%) et les petits magasins d’alimentation (+9%), tous les autres types de dépenses ont été durement impactés par la pandémie. Sur la plus haute marche du podium des perdants figurent les dépenses liées aux vacances avec une chute de 50% en un an. Les frais de transports, (billets d’avions, locations de voitures, transports en commun et taxi) de même que les dépenses liées aux enfants (activités parascolaires, dépenses de garde d’enfants et jouets) accusent également un net recul (-21% ). Les dépenses en habillement et cosmétiques ont, elles, chuté de 10% sur l’année. Toutefois ce chiffre est peu représentatif des véritables montagnes russes vécues par le secteur : baisse de plus de 50% pendant le confinement, rebond solide lors du déconfinement du printemps et en été (+13 et +4%) et situation très difficile en décembre et janvier dernier malgré de très grosses démarques pendant les soldes (-10%).

L’usage du cash durablement impacté

Les données les plus récentes confirment que la crise sanitaire a entraîné une évolution durable dans la manière dont les Belges effectuent leurs paiements. Sur l’ensemble de l’année, les Belges ont retiré 28% en moins d’argent aux distributeurs et s’y sont rendus 35% moins souvent qu’en 2019. En janvier 2021, cette tendance s’est encore accentuée (-32% et -40%). Cela peut se mettre en parallèle avec l’usage de plus en plus fréquent de la fonction sans contact dans les paiements par carte : sur l’année, les transactions Bancontact ‘sans contact’ effectuées par les clients ING ont augmenté de 179%, passant de 7% à 21% de l’ensemble des transactions par carte (Bancontact, cartes de crédit et Maestro).

Véritable envol des achats en ligne

Les montants dépensés par les Belges chez les commerçants en ligne1 ont augmenté de 21% et le nombre de transactions en ligne a connu une progression de 31% sur l’ensemble de l’année 2020 par rapport à 2019. Si ces hausses sont impressionnantes en tant que telles, elles sont encore loin de la réalité. En effet, les services (billets d’avions, voyages, places de concert) représentent d’habitude une part importante des montants dépensés par les Belges en ligne et la vente de ces services a fortement chuté en 2020. On peut estimer l’augmentation des montants dépensés par les Belges pour acheter des biens en ligne est de l’ordre de 80%.

« Les nouvelles habitudes prises par les Belges pendant la pandémie seront probablement durables dans le temps. Pour le futur, il est raisonnable de penser que la vente de services en ligne devrait se redresser une fois les restrictions levées et que les achats de produits en ligne resteront au moins aux niveaux observés actuellement, estime Charlotte de Montpellier avant de conclure :« Le commerce en ligne a donc connu une véritable accélération durable grâce à la pandémie, au détriment des magasins physiques.»


1Selon les données fournies par Worldline sur le commerce en ligne via cartes (cartes de crédit, cartes Bancontact, cartes Maestro). Celles-ci ne font pas de distinction entre catégories de dépenses.

 

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