Investir durablement est-il une question d’âge ?

Analyse de Peter Vanden Houte, Chief Economist ING Belgique

Le Baromètre des Investisseurs mesure chaque mois la confiance des investisseurs particuliers belges. En d'autres termes, il exprime le « sentiment des investisseurs ». Cette enquête, menée par Kantar TNS, est une initiative d’ING en collaboration avec l’Université de Gand et les quotidiens L’Echo et De Tijd. L’enquête se fait en ligne.

En juillet, le baromètre des investisseurs ING piétine mais est encore au beau fixe. Pour l’heure, l’investisseur belge semble toutefois attendre de voir de quel côté vient le vent. Bien que les Belges soient généralement conscients du réchauffement climatique, le jeune investisseur, principalement, souhaite en tenir compte dans ses investissements. Ce sont aussi les jeunes qui sont davantage convaincus des avantages de l’investissement durable.

En juillet, le baromètre des investisseurs ING piétine avec une valeur de 106 points, après avoir atteint 105 points en juin. Le baromètre se situe ainsi pour le 21e mois consécutif au-dessus du niveau neutre de 100 points. Un signe que les investisseurs font toujours confiance aux marchés financiers, même si l’enthousiasme s’est quelque peu refroidi par rapport au début de l’année.

En règle générale, les Belges sont quelque peu plus positifs concernant l’évolution de la conjoncture. 28 % des investisseurs voient ainsi l’économie s’améliorer au cours des prochains mois, contre 20 % qui craignent une chute. En juin, les pessimistes étaient encore de 25 %, contre 24 % d’optimistes.

Bien que 29 % des investisseurs voient encore la Bourse remonter au cours des prochains mois (contre 22 % qui craignent une baisse), cette tendance se reflète à peine dans les décisions d’investissement. Les investisseurs qui estiment que le moment est idéal pour investir dans des secteurs à risque et des secteurs moins risqués sont aujourd’hui moins nombreux qu’en juin, alors qu’il semble également y avoir moins d’appétit pour les obligations. Il semble que l’investisseur belge attende de voir de quel côté vient le vent.

Soleil radieux dans le portefeuille

L’été radieux fait tourner la production d’énergie solaire à plein régime. Il n’est pas étonnant que 55 % des répondants considèrent les panneaux solaires comme un bon investissement, tandis que seulement 12 % pensent le contraire. Quelque 32 % pensent qu’équiper son toit d’une installation photovoltaïque génère même un meilleur rendement qu’un placement en actions. 23 % des investisseurs affirment qu’il n’en est rien.

79 % des répondants sont entre-temps convaincus que le réchauffement de la planète est un fait, même si ce pourcentage est moins élevé qu’en mai 2017 (85 %), lorsque la même question a été posée dans le cadre de cette enquête. 70 % des investisseurs affirment que l’homme est responsable de ce réchauffement (contre 79 % en 2017).

La question est de savoir dans quelle mesure la prise de conscience relative au réchauffement climatique se reflète également dans le comportement des investisseurs. 26 % des investisseurs pensent ainsi qu’il est possible, grâce à son comportement en matière d’investissement, de contribuer à la lutte contre le réchauffement climatique, en investissant par exemple dans des entreprises qui apportent leur pierre à l’édifice en la matière. Quelque 21 % estiment que l’on ne peut pas influencer ces importantes problématiques par le biais de ses investissements, tandis que la majorité des investisseurs n’en sont pas vraiment sûrs.

Pas moins de 56 % des répondants affirment toutefois tenir compte de la problématique du changement climatique dans la composition de leur portefeuille (ce pourcentage était encore de 60 % en 2017). Il faut cependant ajouter que cette préoccupation est plus marquée chez les jeunes investisseurs et que ce pourcentage baisse de manière significative auprès des investisseurs de plus de 55 ans.

Rendement durable

Il est évident pour 32 % des répondants que les entreprises qui tiennent compte du réchauffement climatique se portent mieux en Bourse que les entreprises qui ne le font pas. 14 % des répondants pensent toutefois que c’est tout le contraire et que les entreprises qui ne font aucun effort en la matière sont à même de présenter des rendements plus élevés. Force est toutefois de constater que ce sont de nouveau les jeunes investisseurs qui pensent que tenir compte du réchauffement climatique vaut la peine. Parmi les investisseurs de moins de 35 ans, environ la moitié pense de la sorte, tandis que chez les 55+, ce pourcentage se situe nettement en dessous des 30 %. Le fait d’investir dans des fonds durables serait-il lié à l’âge ?