ING Belgium Economic Newsletter
La vie (du touriste) est-elle moins chère à l’étranger ?
Ceux qui ont la chance de partir en vacances à l’étranger feront une série de dépenses locales. Un petit tour d’horizon de l’évolution du pouvoir d’achat du touriste belge sur son lieu de villégiature n’est donc pas inutile.
Note : Cette note se centre sur les taux de changes et l’inflation, et donc sur le pouvoir d’achat du touriste une fois sur place. Il ne s’agit pas en soi d’une recommandation de se rendre ici ou là. Un tel exercice devrait intégrer bien d’autres dimensions économiques ou autres.
Hors zone euro, le taux de change est décisif
Il y a différentes façon d’appréhender la question de la « cherté » d’un pays par rapport à un autre. Dans l’absolu, certains pays sont plus chers que d’autres : le taux de change ne reflète pas entièrement le différentiel du coût de la vie, si bien qu’une fois ses euros échangés en devises locales, le touriste belge a l’impression que le pays dans lequel il se rend est « cher » ou « bon marché ». Dans ce domaine, l’Islande, la Norvège, la Suisse ou l’Australie sont des pays dans lesquels le touriste belge aura l’impression que la vie est chère. A l’inverse, s’il se rend en Turquie, en Pologne, en Russie ou en Tunisie, il aura l’impression que la vie est vraiment bon marché.
Ceci étant, l’évolution à court terme des taux de changes et des prix peuvent faire en sorte qu’il soit davantage opportun de se rendre dans un pays cette année que par le passé. Pour examiner quelles opportunités se présentent cette année, deux critères peuvent être retenus : quelle a été l’évolution du taux de change de la monnaie locale par rapport à l’euro au cours des 12 derniers mois et quelle a été l’inflation locale (qui égratigne le pouvoir d’achat des habitants…comme des touristes).
A ce niveau, il est intéressant de noter que si l’Islande est toujours un pays cher, il est bien plus intéressant d’y aller cette année que l’année dernière (graphique 1). L’inflation y a certes atteint 5%, ce qui réduit le pouvoir d’achat du touriste, mais la dépréciation de la devise, qui a atteint 13% sur la même période, a plus que compensé celle-ci. Au final, sur un an, le touriste belge en Islande a « gagné » pas moins de 7% de pouvoir d’achat : une réelle opportunité. Pour être complet, il faudrait malheureusement ajouter que les déboires de la devise, et de l’économie islandaise, sont en partie lié à la faillite d’une des principales compagnies aériennes desservant le pays. Rares seront donc ceux qui pourront en profiter.
On notera par ailleurs que dans notre échantillon de destinations hors zone euro, seule l’Australie présente également une (légère) amélioration du pouvoir d’achat du touriste belge, en raison là aussi de la dépréciation de la devise locale. Dans tous les autres cas, une légère dépréciation de l’euro a détérioré le pouvoir d’achat du touriste, aggravant la perte liée à l’inflation. Dans les cas de la Turquie et de la Tunisie, dont les devises se sont pourtant fortement dépréciées au cours des 12 derniers mois, l’inflation a été telle qu’en définitive, le coût de la vie a également augmenté pour les touristes.
Enfin, le Mexique présente la plus forte détérioration du pouvoir d’achat pour le touriste belge au cours des 12 derniers mois, car non seulement l’euro s’est déprécié de 8% parrapport au peso mexicain, mais en plus l’inflation approche les 9%. Au final, une détérioration de pas moins de 16% sera ressentie par rapport à l’année dernière.
En zone euro, c’est une question d’inflation
Si la destination de vacances est dans la zone euro, le problème du taux de change ne se pose plus. Des différences peuvent néanmoins persister en terme de coût de la vie. Ainsi, en extrapolant les données disponibles sur base de l’évolution des prix, 4 pays de la zone euro sont caractérisés par un coût de la vie supérieur à la Belgique en 2019 (graphique 2). Le touriste belge y trouvera donc que la vie est « chère » : il s’agit du Luxembourg (+24%), de l’Irlande (+9%), de la Finlande (+5,5%) et des Pays-Bas (+2%). A l’opposé, les biens et services seront ressentis comme particulièrement bons marché au Portugal et en Grèce (-29%) ainsi que dans l’ensemble des pays de l’Est faisant partie de la zone euro.
Si l’on se centre sur les dépenses propres aux touristes (Horeca, loisirs, culture, nourritures et boissons), on retrouve grosso modo le même classement. On signalera néanmoinsqu’en matière de nourriture et boissons spécifiquement, l’Autriche apparaître fort chère aux yeux du touriste belge (graphique 6).
Le touriste allant chaque année dans le même pays de la zone euro ne sera pas surpris par ces classements. On le préviendra néanmoins que si le coût de la vie reste faible dans les pays de l’Est appartenant à la zone euro, c’est aussi dans ces pays que les taux d’inflation les plus élevés sont enregistrés (graphique 3). Ainsi, le prix d’un panier de dépenses en matières d’Horeca, de loisirs et de culture a augmenté de 2% en Belgique sur les 12 derniers mois, mais de 5,6% en Lettonie, de 4,8% en Estonie et de 4% en Lituanie. Par contre, le prix du même panier a diminué d’un demi pourcent au Portugal (graphique 5). En matière de prix de la nourriture et des boissons, on retrouve le même type d’évolution, mais on notera que la Belgique a été caractérisée par une très faible évolution des prix en la matière sur les 12 derniers mois (+0,6% - graphique 7). Dans de nombreux pays donc, tels que la France mais aussi encore une fois la plupart des pays de l’Est, le touriste belge aura donc l’impression que les prix ont « augmenté plus que chez nous ». Un touriste averti en vaut deux. Bonnes vacances.
ING Belgium Economic Newsletter - July 2019 - Holidays
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