ING Belgique Poll: Où partir en vacances ?
La dépréciation de l’euro sur les marchés des changes est une bonne chose pour la compétitivité des entreprises, et donc pour l’emploi.
ECONOMIC.POLL@ING
N° 39 - Bruxelles, le 23 avril 2015
La dépréciation de l’euro sur les marchés des changes est une bonne chose pour la compétitivité des entreprises, et donc pour l’emploi. Mais elle a aussi ses petits revers, comme la perte de pouvoir d’achat ressentie par un européen se rendant dans un pays utilisant une autre devise. Selon un récent Economic.Poll@ING* 20 % des répondants sont influencés dans leur choix de vacances par ces mouvements de changes. Près de 44 % ne le sont pas (soit parce que d’autres arguments l’emportent sur les seuls taux de change, soit parce qu’ils comptaient de toute façon partir dans la zone euro). Enfin, près de 36 % des répondants ne sont pas concernés puisqu’ils comptent rester en Belgique.
L’euro s’étant déprécié face à de très nombreuses devises, partir en dehors de la zone euro s’avèrera presque dans tous les cas « plus cher » cette année qu’il y a un an. En effet, sur un an, l’euro a perdu pas moins de 22 % par rapport au dollar et à la devise chinoise, le Yuan, 12 % par rapport à la livre sterling et au dollar canadien, ou encore 16 % par rapport au franc suisse. En d’autres termes, des vacances dans l’un de ces pays se solderont par une facture augmentée des mêmes proportions. Pour d’autres destinations souvent prisées des belges, la situation est un peu plus complexe. Ainsi, le taux de change de la monnaie turque est stable sur un an par rapport à l’euro. Mais un autre élément joue ici : l’inflation, qui représente l’augmentation des prix à la consommation, a atteint près de 8 % sur les douze derniers mois en Turquie. Cela veut dire qu’à taux de change constant (ce qui est le cas), le pouvoir d’achat a diminué du même montant. La Tunisie présente sous cet angle un bilan du même ordre : certes, l’euro ne s’est déprécié « que » de près de 3 % par rapport à la monnaie tunisienne, mais si on y ajoute une inflation de 5,7 % dans le pays, la perte de pouvoir d’achat du vacancier européen atteint plus de 8 % sur un an. Au Maroc, enfin, la perte de pouvoir d’achat liée à la dépréciation de l’euro et à l’inflation locale est de l’ordre de 6,5 %.
Quelle destination choisir alors ? La pure logique des taux de change inciterait à la limite à visiter la Norvège, dont la devise a souffert de la baisse des prix pétroliers. Mais le gain pour le citoyen de la zone euro n’est que de 2 % sur un an, sans compter que le niveau des prix, bien plus que leur évolution sur un an, risque d’en surprendre plus d’un…
En fait, la dépréciation de l’euro devrait surtout inciter à rester dans la zone elle-même, sachant par ailleurs que des pays tels que l’Espagne ou la Grèce font face à une diminution généralisée des prix, donc à une augmentation du pouvoir d’achat du vacancier. Mais bien entendu, ces considérations économiques sont souvent peu de choses face à d’autres arguments non économiques.
(*) L'Economic.Poll@ING est une question posée aux clients d'ING sur la page logout d'ING Home'Bank. La question énoncée plus haut a été posées du 30/03 au 12/04/2015 (15.092 répondants).
Pour de plus amples informations :
Service de presse ING Belgique, 02 547 24 84, pressoffice@ing.be
Philippe Ledent, Senior economist, +32 2 547 31 61, philippe.ledent@ing.be