ING Belgique Poll : Les Belges opposés à l'annulation de la dette grecque
Les Belges semblent être résolument opposés à une annulation de la dette grecque.
ECONOMIC.POLL@ING
N° 37 - Bruxelles, le 18 février 2015
Les Belges semblent être résolument opposés à une annulation de la dette grecque. Telles sont les conclusions de deux sondages de l'Economic.Poll@ING* menés juste avant et juste après le scrutin parlementaire grec. À la question « Pensez-vous qu'il faut annuler en partie la dette grecque ? », 56 % des sondés (voir graphique 1) ont répondu par la négative. 29 % se sont prononcés en faveur de cette mesure à condition que le gouvernement grec poursuive une politique d'austérité. Seuls 15 % des Belges approuvent cette annulation sans la moindre condition.
Toutefois, à la question « Seriez-vous prêt(e) à payer un impôt spécial pour alléger la dette grecque ? », 90 % ont répondu par un non catégorique (voir graphique 2). 8 % seraient disposés à accepter un impôt spécial de maximum 100 euros. Seuls 2 % se disent inconditionnellement solidaires de la Grèce.
Les répondants en faveur d'une annulation de la dette, mais opposés au paiement d'un impôt spécial, oublient peut-être que la majeure partie de la dette publique grecque consiste en des emprunts contractés auprès des autres pays de la zone euro, soit en direct, soit par le biais du Fonds européen de stabilité financière (FESF) composé de capitaux originaires des pays de la zone euro (à hauteur de 61,5 % de la dette totale). Une plus petite partie de la dette publique grecque est entre les mains de la Banque Centrale Européenne, dont chaque pays de la zone euro est actionnaire (8,5 % de la dette totale). En tout, l'exposition directe des pays de la zone euro à la Grèce s'élève aujourd'hui à 70 % (voir graphique 3).
L'annulation d'une part importante de la dette publique grecque impliquerait donc une perte pour tous les autres pays membres de la zone euro. Cela se traduirait tôt ou tard par une majoration d'impôts pour les contribuables de ces pays. Dans le cas de la Belgique par exemple, une annulation totale de la dette grecque représenterait un coût équivalant à environ 2 % du PIB, soit quelque 700 euros par habitant. Un allégement de la dette constituerait-il une aide pour la Grèce dans les prochains mois ? Pas vraiment. Le taux d'intérêt que paie la Grèce pour l'aide d'urgence européenne est extrêmement bas et son paiement a été en grande partie suspendu jusqu'en 2020. Les paiements d'intérêts annuels de la Grèce s'élèvent à 4,3 % de son PIB, un montant inférieur à ce que paient le Portugal et l'Italie où le ratio d’endettement est pourtant beaucoup moins élevé.
Au cours des prochains mois, la Grèce a essentiellement besoin de fonds supplémentaires pour rembourser le FMI et la dette à court terme émise en 2014. En même temps, le nouveau gouvernement grec aimerait pouvoir bénéficier d’une bulle d’oxygène budgétaire pour limiter l’impact des mesures d’austérité sur la population. Ceci semble difficile sans un nouveau plan d’aide. Pourtant, le gouvernement ne veut pas d’un nouveau plan européen surveillé par la « Troïka ». A l’instant, la situation semble donc inextricable. Les prochaines semaines démontreront si la tragédie grecque se terminera en happy end ou si la boîte de Pandore d'une Grexit s'ouvrira. Comme personne ne souhaite la sortie de la Grèce de la zone euro, nous continuons de croire qu'une solution verra le jour.
(*) L'Economic.Poll@ING est une question posée aux clients d'ING sur la page logout d'ING Home'Bank. Les questions énoncées plus haut ont été posées du 12 au 19 janvier 2015 (10.805 répondants) et du 26 janvier au 2 février 2015 (15.561 répondants).
Pour de plus amples informations :
Service de presse ING Belgique, 02 547 24 84, pressoffice@ing.be
Anthony Baert, Economist, 02 547 39 95, anthony.baert@ing.be