ING Belgique Poll : Le Belge reste en mode crise

N° 34 - Bruxelles, 14 août 2014

Le Belge reste en mode crise

Près de six ans après l’éclatement de la crise financière, les Belges restent encore très prudents. Il ressort d’un sondage de l’Economic.Poll@ING*, effectué au cours des deux dernières semaines, que 76 % des répondants estiment que la crise durera encore deux ans au moins (graphique 1). 17 % considèrent que la crise sera terminée dans deux ans. Pour seulement 7 % d’entre eux la crise est déjà de l’histoire ancienne. Les Belges sont donc plus pessimistes qu’il y a six mois : à l’époque, 70 % estimaient que la crise durerait encore plus de deux ans. Le Belge reste donc en mode crise. Les résultats ont été recueillis après la prestation de serment du gouvernement flamand, l’entame des négociations en vue de composer le gouvernement fédéral et l’annonce des politiques qui devraient être mises en oeuvre à ces deux niveaux.

Quant une crise est-elle terminée ? Cela dépend des indicateurs économiques observés et de l’amélioration souhaitée concernant ces mêmes indicateurs. En effet, la « crise » est un terme générique aux définitions multiples. S’agit-il de crise financière, de crise économique (récession), de la dette publique ou du taux de chômage ? Bien que tous ces concepts ne soient pas tout à fait indissociables, certaines variables économiques mettent plus de temps que d’autres à se redresser. Ainsi, l’emploi est généralement en léger décalage par rapport à l’activité économique car les employeurs veulent d’abord avoir l’assurance d’une reprise durable avant d’engager du personnel.

Et à quel moment considère-t-on qu’une crise est terminée ? Dès l’instant où on remonte la pente, lorsque l’économie est revenue à son niveau d’avant la crise ou seulement quand on recolle à nouveau à la tendance d’avant la crise ? En d’autres termes, est-ce le niveau ou bien le changement de l’activité, de l’emploi et des revenus qui est important ? Autant de considérations subjectives qui sont fort influencées par les sentiments et la confiance.

En Belgique, l’activité économique et l’emploi se sont déjà redressés en 2010-2011 (graphique 2). Et bien que les pertes de PIB et d’emplois au cours de la période 2008-2009 soient totalement compensées, les Belges estiment que ce n’est pas suffisant pour décréter euphoriquement la fin de la crise. Tout d’abord, force est de constater que ces deux indicateurs sont à la traîne depuis plusieurs années. Nous sommes donc encore loin de la croissance tendancielle d’avant la crise. Ensuite, et c’est peut-être plus important, l’assainissement des finances publiques n’est pas encore terminé. Le gouvernement fédéral et les gouvernements des entités fédérées devront encore réaliser pas mal d’économies dans les prochaines années pour combler totalement les déficits accumulés durant la crise financière. Le nouveau gouvernement flamand et les partis qui négocient pour former le gouvernement fédéral l’ont d’ailleurs souligné ces dernières semaines. Pas étonnant dès lors que la confiance des Belges dans l’économie en prenne un coup. C’est peut-être ce qui leur fait dire que la crise n’est pas encore terminée – même si la plupart d’entre eux admetteraient que la situation économique est meilleure aujourd’hui qu’il y a quelques années.

(*) Economic.Poll@ING est une question posée chaque semaine sur la page de logout d’ING Home’Bank. La question commentée ci-dessus a été posée entre le 23 décembre 2013 et le 5 janvier 2014 (18.930 répondants) et entre le 28 juillet et le 10 août 2014 (24.425 répondants).
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