ING Baromètre des investisseurs: Pour les jeunes investisseurs belges, les placements en actions sont des investissements spéculatifs
En mai, le baromètre ING des investisseurs est repassé sous son niveau neutre en raison de la fragilité des marchés boursiers. Les investisseurs montrent à nouveau une aversion au risque un peu plus marquée. C’est le cas également pour les investissements à long terme, les actions n'attirant pas tous les investisseurs. On observe que plus de la moitié des jeunes investisseurs pense que les personnes détenant plus de 30 % de leur patrimoine en actions ou en fonds d'actions sont des spéculateurs.
Il semble que les tweets de Donald Trump n'ont pas rassuré l'investisseur belge. En effet, en mai, la volatilité des marchés suite à la guerre commerciale a entraîné une nette rechute du baromètre ING des investisseurs. Le baromètre est bloqué à 97 points, sous le niveau neutre de 100 points, alors qu'en avril, il atteignait encore 108 points. Seuls 18 % des Belges prévoient encore une embellie de l'économie dans les trois prochains mois, tandis que 30 % d'entre eux craignent un affaiblissement.
De plus, l'optimisme vis-à-vis de la bourse est en berne : 26 % des investisseurs s'attendent à une hausse de la bourse dans les trois prochains mois, contre 33 % d'entre eux qui pensent que les cours de bourse afficheront plutôt des performances négatives. Dans ce cadre, il n’est pas vraiment étonnant que 30 % des personnes interrogées déclarent qu'il n'est pas opportun d'investir dans des secteurs plus risqués, alors que seulement 24 % d'entre elles pensent encore le contraire : alors qu’en avril, 34 % des personnes interrogées étaient disposées à investir dans des secteurs moins risqués, mais ce pourcentage a reculé pour atteindre à peine 26 % actuellement.
Long terme
L'enquête du baromètre des investisseurs a déjà montré à plusieurs reprises que le Belge est devenu beaucoup plus prudent depuis la crise financière. On observe que 59 % des personnes interrogées pensent que celui qui investit à long terme doit absolument avoir en portefeuille des actions ou des fonds d'actions. Ce qui est curieux, c'est que ce pourcentage est un peu plus faible chez les investisseurs plus jeunes. Parmi les jeunes de moins de 35 ans, 40 % seulement pensent que les actions ou fonds d'actions ont leur place dans un portefeuille de titres à long terme. Pourtant, parmi toutes les personnes interrogées, ce sont précisément ces investisseurs qui ont, en théorie, l'horizon d'investissement le plus long ! Ceci serait-il dû à un manque d'éducation dans le domaine financier ou au fait que les jeunes investisseurs ont fait leurs premiers pas en bourse durant la crise financière ? Un autre phénomène connu est la différence entre les hommes et les femmes concernant le choix des instruments d'investissement. On le voit également dans le baromètre : chez les hommes, 69 % des investisseurs reconnaissent la nécessité de détenir des actions au sein d'un portefeuille d'investissement à long terme, contre 46 % seulement chez les femmes.
Investisseur en actions = spéculateur ?
Il faut avouer que, durant ces dix dernières années, la politique de la Belgique n'a pas été très favorable aux investissements en actions. Toutes sortes de taxes et d'impôts ont augmenté, et la taxe sur le compte de titres a été instaurée, ce qui a peut-être influencé l'opinion publique. On peut le penser en étudiant les résultats du baromètre : 36 % des personnes interrogées pensent qu'une personne détenant au moins 30 % de son patrimoine en actions ou en fonds d'actions est un spéculateur ! Mais il est encore plus surprenant de constater que pas moins de 51 % des jeunes investisseurs sont de cet avis.
Notons également que, l'année dernière, le gouvernement a décidé d'exonérer du précompte mobilier la première tranche de 640 euros de dividendes. Il semble que cette mesure ait eu une influence plutôt positive sur le comportement d'investissement de quelque 30 % des personnes interrogées. On ne peut certainement pas comparer cette mesure à la loi Cooreman - De Clercq dans les années 1980, mais elle montre quand même que des changements en matière de fiscalité peuvent orienter davantage les investisseurs vers le capital-risque.