Etude ING: 71% des Belges sont favorables à une législation stricte en matière d'IA, même si elle ralentit l'innovation ​

L'Europe choisit la protection, mais elle en paie déjà le prix en termes de progrès technologique et de productivité

Bruxelles - L'intelligence artificielle (IA) n'est plus une technologie du futur, mais une réalité dans la vie quotidienne de millions de Belges. La dernière enquête1 d'ING montre que 51% des Belges utilisent l'IA dans leur vie privée, soit une hausse de 12 points de pourcentage par rapport à fin 2023. Cependant, la Belgique reste en retrait par rapport à d'autres pays européens : en Espagne, la proportion est de près de 63 %, et les Pays-Bas et l'Allemagne obtiennent également des résultats plus élevés. Bien que l'utilisation augmente, la confiance reste faible. Seuls 24% des Belges ont déjà ressenti un impact significatif de l’utilisation de l'IA dans leur vie, et 60 % doutent de la fiabilité des informations fournies par l'IA. Cette préoccupation se traduit par un appel clair à la réglementation : 71 % des Belges sont favorables à une législation stricte en matière d'IA, même si cela se fait au détriment des avantages que l'IA peut offrir. Cela fait de la Belgique le leader européen en termes de soutien à la réglementation. Mais cette approche protectrice a un prix : l'Europe risque de prendre du retard sur le plan économique. A contrario, les États-Unis s'engagent en faveur de l'innovation et de la flexibilité, 75 % de la capacité mondiale de supercalcul de l'IA y est aujourd'hui concentrée et la plupart des nouveaux modèles d'IA y sont développés. Cette supériorité technologique se traduit par un écart croissant en termes de productivité, de croissance économique et de pouvoir d'achat, et implique qu’il sera de plus en plus difficile pour l'Europe de rattraper l'avance des États-Unis.

Seuls 24 % des Belges ressentent un impact significatif de l'IA générative

L'IA est en train de conquérir rapidement le quotidien des Belges. L'enquête ING auprès des consommateurs montre que l'utilisation privée de l'IA est passée de 39% à 51% des Belges entre fin 2023 et juin 2025, tandis que l'utilisation professionnelle est passée de 41 % à 48 %. En particulier, les jeunes, les hommes et les personnes ayant fait des études supérieures l'utilisent plus souvent. « L'intérêt est clairement là, comme le montre l'augmentation des recherches sur Google pour des outils tels que ChatGPT et Microsoft Copilot. Néanmoins, il est surprenant de constater que seuls 24 % des Belges ont ressenti un impact significatif de l'IA dans leur vie quotidienne, malgré l'essor de l'IA générative. Nous constatons que les attentes pour l'avenir sont élevées. Par exemple, près de la moitié d'entre eux pensent que l'IA changera radicalement leur vie quotidienne dans les cinq prochaines années », explique Alissa Lefebre, économiste au sein du département de recherche d’ING Belgique et auteure de l’étude.

Être remplacé par l'IA sur le lieu de travail ne semble pas être une préoccupation des Belges (pour l'instant)

Alors que l'IA devienne de plus en plus courante, son impact sur le marché du travail suscite des inquiétudes. Par exemple, 45 % des Belges pensent que l'IA supprimera plus d'emplois qu'elle n'en créera, tandis que 8% seulement croient en une création nette d'emplois grâce à l’IA. Pourtant, les Belges restent remarquablement confiants dans leur propre sécurité d'emploi. Selon notre enquête, seuls 4 % des travailleurs s'attendent à ce que leur travail soit remplacé complètement par une IA. Pourtant, la majorité des Belges s'attendent à ce que l'IA affecte leur travail d'une manière ou d'une autre. Par exemple, 51 % pensent que l'IA prendra en charge les tâches répétitives, laissant plus de temps pour les tâches plus créatives ou stratégiques. Le pourcentage de Belges qui s’attendent à cela a augmenté de manière significative par rapport à notre précédente enquête à la fin de l'année 2023, avec une augmentation d'environ 10 points de pourcentage. L'utilisation de l'IA pour aider à prendre des décisions complexes (23%), l'augmentation du rythme de travail (35%) et l'amélioration de la qualité du travail (32%) sont également de plus en plus cités par les Belges comme étant des bénéfices de l’IA (fin 2023, les Belges étaient respectivement 20%, 33% et 29% à percevoir ses avantages).

Les Belges utilisent moins l’IA dans leur vie privée que dans d'autres pays européens

Malgré la forte augmentation du nombre de Belges utilisant l'IA dans leur vie privée (de 39% à 51%), notre pays est en retard par rapport aux autres pays européens. En Espagne, 63 % utilisent l’IA dans sa vie privée, et les Pays-Bas et l'Allemagne obtiennent également des résultats plus élevés. Cette réticence semble liée à un manque de confiance. Selon une autre étude sur la confiance et l'attitude de la population envers l'IA dans 47 pays, en Espagne, près de 60 % de la population considère que les systèmes d'IA sont dignes de confiance, tandis qu'en Belgique, aux Pays-Bas et en Allemagne, cette confiance oscille entre 45 % et 50 %2. « Selon notre enquête, 44 % des Belges considèrent l'IA comme un danger potentiel, et pas moins de 60 % des Belges disent qu'à cause de l'IA, on ne peut plus être sûr de ce que l'on voit ou de ce que l'on entend », souligne Alissa Lefebre.

7 Belges sur 10 veulent une réglementation stricte de l’IA même au détriment de certains de ses avantages potentiels

Cela alimente la pression en faveur d'une législation stricte. Une large majorité des Belges estime que l'IA devrait être strictement réglementée, même au détriment de certains (71 %) ou même de la majorité (63 %) de ses avantages potentiels. Par rapport à notre précédente enquête, le soutien à une réglementation stricte a encore augmenté (+5 points de pourcentage et +4 points de pourcentage respectivement).

Fig. ​ Une législation stricte sur l'IA de plus en plus appréciée par les Belges

Part des répondants qui sont d'accord avec l'affirmation suivante : « L’IA devrait être strictement réglementée, même si cela limite CERTAINES/la PLUPART des possibilités qu’elle offre » ​

Source : ING Consumer Surveys 2023 & 2025

Les Belges favorables à une réglementation stricte sont nettement plus élevés que dans les pays voisins, avec une différence de 2 points de pourcentage par rapport aux Pays-Bas et de près de 7 points de pourcentage par rapport à l'Allemagne. ​ Lorsque nous avons affiné la question et demandé si la réglementation resterait souhaitable même si la plupart des avantages de l'IA étaient supprimés, la différence est devenue encore plus nette : environ 8 points de pourcentage avec les Pays-Bas et même 11 points de pourcentage avec l'Allemagne.

Impact économique : entre innovation et protection

L'Union européenne répond à ces préoccupations en introduisant la loi européenne sur l'IA, qui est entrée en vigueur en août 2024 et conduit à des règles plus strictes pour les applications qui pourraient nuire à la santé, à la sécurité ou aux droits fondamentaux. Si les Belges y semblent favorable, cette approche présente également un inconvénient : selon BusinessEurope, plus de 60 % des entreprises européennes considèrent la réglementation comme un frein à l'investissement3. Dès lors, par rapport aux États-Unis, où l'accent est mis sur l'innovation et de la flexibilité, l'Europe risque de continuer à prendre du retard dans le développement de l’IA. En 2024, 40 modèles d'IA de pointe ont été développés aux États-Unis, contre seulement trois en Europe4. En outre, 75 % de la capacité mondiale de supercalcul de l'IA est concentrée aux États-Unis5.

« Bien que l'Europe indique sa volonté d'investir massivement dans l'IA, le cadre réglementaire reste un frein majeur à l'innovation et donc aux gains de productivité, à la croissance économique et au développement du pouvoir d'achat. Il est important de garder à l'esprit que le choix d'une réglementation accrue, bien qu'il soit manifestement bien accueilli par la population belge, a un coût économique. La conséquence du cadre réglementaire trop risque est que l'Europe risque de prendre du retard dans la course mondiale à l'IA, avec un écart de croissance et de productivité avec les États-Unis qui sera de plus en plus difficile à combler », conclut Alissa Lefebre.

Focus_AI_2025 FR - Sept Belges sur dix demandent une législation stricte en matière d'IA.pdf

PDF - 307 Kb

1 Enquête réalisée par Ipsos pour ING début juin 2025 sur un échantillon représentatif de 1003 Belges. La même enquête a aussi été réalisée dans d’autres pays (Espagne, Pays-Bas, Allemagne, ​ ,…), également sur des échantillons représentatifs.

2 Trust, attitudes and use of artificial intelligence: A global study 2025

3 Reducing regulatory burden to restore the EU's competitive edge - BusinessEurope

4Artificial Intelligence Index Report 2025

5 The US hosts the majority of AI supercomputers, followed by China | Epoch AI

 

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Fin du communiqué de presse


Pour plus d'informations :

Charlotte de Montpellier

Charlotte de Montpellier

Senior Economist, ING Belgium
Gianni De Muynck

Gianni De Muynck

Spokesman & Media Relations Manager, ING Belgium

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