Etude ING : Pour les Belges, une victoire à l’Euro de football vaut 1,3 milliard d’euro

43% des Belges considèrent les cafés comme les plus grands bénéficiaires de l’Euro 2024

Bruxelles - Pour les Belges, la France est le plus grand prétendant au titre de champion d'Europe de football, tandis que les bookmakers considèrent l'Angleterre comme le grand favori. En moyenne, les Belges sont prêts à débourser 135 euros pour voir les Diables Rouges remporter le tournoi. Un Belge sur cinq renoncerait même à son smartphone pendant un mois en échange d’une victoire de la Belgique en finale de l’Euro. 43 % considèrent les débits de boissons comme le secteur qui bénéficiera le plus de cette compétition. Par contre, les Belges ne voient pas d'effet significatif du championnat sur la productivité. Ils sont 16 % à s’attendre à une baisse de la productivité de leurs collègues. Plus de la moitié des répondants belges pensent que l'économie du pays organisateur (l’Allemagne) bénéficiera de l'organisation du tournoi et près de la moitié pensent que si les Diables Rouges remportent la Coupe, cela stimulerait l'économie belge. Toutefois, l’expérience montre que ces deux effets sont en réalité faibles, voire inexistants.

À l'approche du Championnat d'Europe de football 2024 en Allemagne, ING1 a mené une enquête auprès des consommateurs dans plusieurs pays participants afin de sonder la "frénésie du football". L’engouement vis-à-vis de l'équipe nationale belge ne semble pas encore de mise. En effet, d’après le sondage ING, environ un quart des Belges ne regarderont pas les matchs de l'équipe nationale. Ce désintérêt est plus important chez les femmes (35%) que chez les hommes (16%). Cela n'est pas surprenant si l'on considère que pas moins de 57 % des femmes déclarent ne pas être des fans de football, contre à peine 26% des hommes.

L‘Euro se regardera principalement à la maison pour 55% des Belges

Plus de la moitié des Belges (55 %) prévoient de regarder les matchs principalement à la maison. Voir les matchs chez les amis ou la famille (19 %) arrivent en deuxième position, tandis que 14 % veulent vivre une soirée football dans un café. Chez les jeunes de 18 à 24 ans, les cafés (22%) et les amis ou la famille (43%) obtiennent des résultats nettement plus élevés.

Le football impacte d'autres activités de loisirs. Par exemple, 17 % des Belges disent qu'ils iront moins souvent au cinéma (mais 4 % disent le contraire), tandis que 15 % iront moins souvent au restaurant (7 % disent le contraire).

Les supporters belges considèrent la France comme le plus grand prétendant au titre de champion d'Europe

Selon les bookmakers, l'Angleterre est le grand favori pour remporter le trophée, tandis que la France arrive en deuxième position alors que l'Allemagne, le pays hôte, complète le trio de tête. Toutefois, selon les personnes interrogées en Belgique, la France est le principal candidat au titre de champion d'Europe (19 %), tandis que 13 % des personnes interrogées misent sur la Belgique. Une proportion identique table sur une victoire de l'Allemagne. Par contre, à peine 1 Belge sur 10 voit l'Angleterre comme un vainqueur possible.

 

Il n'est pas rare que les supporters prennent leurs souhaits pour la réalité et donnent ainsi trop de chances à leur propre équipe. Cela pourrait également expliquer le fait que l'Angleterre soit la grande favorite selon les bookmakers. En effet, les paris sur les matchs de football sont beaucoup plus répandus en Angleterre. Or, l'équipe sur laquelle on mise le plus se voit implicitement attribuer par les bookmakers des chances de victoire plus élevées, l'Angleterre étant vraisemblablement dans ce cas Peter Vanden Houte, économiste en chef chez ING Belgique

 

Note : HRV = Croatie

Le Belge prêt à débourser 135 euro en échange d’une victoire en finale des Diables Rouges

Un peu plus de la moitié des Belges (56%) sont convaincus que l'équipe belge atteindra au moins les quarts de finale du tournoi. Mais dans l'enquête, nous avons également demandé aux supporters quelle valeur ils attribuent à la victoire, ou, en d’autres termes, combien ils seraient prêts à dépenser pour voir leur équipe remporter le championnat d'Europe. Près de la moitié des Belges déclarent ne pas y attribuer le moindre euro. ​

Mais même en tenant compte du fait que plus de la moitié des Belges ne veulent rien payer pour voir la Belgique devenir championne, les Belges seraient tout de même prêts à payer en moyenne 135 euros pour que les Diables Rouges gagnent la finale, ce qui, rapporté à l’ensemble de la population, représente environ 1,3 milliards d’euro. En Flandre, ce chiffre atteint 163 euros par adulte, tandis que chez les francophones, il est de 107 euros.

Avec de ce montant, les Belges font clairement partie des supporters les moins fanatiques, même si les Néerlandais sont encore plus économes en la matière avec 46 euros attribués à la victoire.

Compte tenu des différences de revenus entre les pays et les personnes interrogées, une somme d'argent peut donner une image déformée de la mesure dans laquelle les supporters sont prêts à sacrifier quelque chose pour voir leur équipe gagner. L'enquête a donc également cherché à savoir si les supporters seraient prêts à se passer de leur smartphone pendant un mois en échange du titre de champion d'Europe. Mais là encore, les Belges et les Néerlandais ne se montrent guère enthousiastes. Seul un Belge sur cinq (19 %) est prêt à se passer de son smartphone pendant un mois si cela pouvait aider les Diables Rouges à remporter le tournoi. Chez les néerlandophones, ce chiffre est de 20 %, et de 17 % chez les francophones.

Note : HRV = Croatie

Pour 4 Belges sur 10, les débits de boissons seront les grands gagnants du Championnat d'Europe

Une question revient régulièrement : un grand tournoi de football a-t-il un effet sur l'économie ? Cela pourrait affecter la productivité, en particulier si les matchs ont lieu pendant la journée de travail, les travailleurs risquant de passer une partie de leur temps à regarder des matchs de football. Mais même lorsque les matchs ont lieu après les heures de travail, la productivité peut être plus faible le lendemain, surtout lorsqu'il y a eu une victoire à célébrer. Ce n'est pas un hasard si 43% des Belges pensent que, de tous les secteurs économiques, ce sont les débits de boissons qui profiteront le plus de l’Euro. Mais il se pourrait bien qu'un match gagné donne un coup de pouce à la productivité : ainsi, 16 % des Belges pensent que leur productivité sera plus élevée le lendemain d'un match remporté par la Belgique, tandis que 5 % pensent qu'ils seront moins productifs. On remarquera au passage que ce sont surtout les hommes qui se considèrent comme potentiellement plus productifs (22 %), alors que c'est beaucoup moins le cas pour les femmes (9 %). Mais lorsqu'on les interroge sur l'évolution de la productivité de leurs collègues pendant le Championnat d'Europe, il s'avère que 16 % des Belges s'attendent à une baisse de la productivité de leurs collègues et 12 % à une hausse. L'impact positif sur la productivité est donc pour le moins discutable.

Plus de la moitié des Belges pensent que l’Euro 2024 va booster l'économie allemande

L'organisation d'un tournoi international est souvent considérée comme un coup de pouce à l'économie, car le pays acceuillera davantage de visiteurs étrangers, alors qu'il est également nécessaire d'investir dans les infrastructures. Ainsi, 54 % des Belges pensent que le Championnat d'Europe donnera un coup de fouet à l'économie allemande. À peine 5 % d'entre eux s'attendent à un impact négatif.

Les nombreuses études publiées sur ce sujet sont loin d'être univoques. Par exemple, les touristes peuvent tout à fait éviter le pays lors d'un grand tournoi et, d’autre part, de nombreuses dépenses non productives, notamment en matière de sécurité, peuvent devoir être engagées. L'impact sur le PIB allemand est donc plus que probablement négligeable Peter Vanden Houte

Remporter l’Euro 2024 profiterait à l'économie belge selon 46% des Belges

Gagner la compétition pourrait avoir un impact positif sur le PIB. La confiance des consommateurs devrait monter en flèche, ce qui pourrait stimuler la croissance de la consommation. Pour 46 % des Belges, le sacre des Diables Rouges à l’Euro 2024 aurait donc un effet positif sur l'économie belge. Seuls 5 % d'entre eux considèrent qu'il s'agit d'une mauvaise chose. ​

Il existe déjà des analyses sur l'effet de la victoire en Coupe du monde, qui peuvent également donner une indication de l'effet des victoires en Championnat d'Europe. Un effet positif sur le PIB d'environ 0,25 % en glissement trimestriel est apparu, qui s'est curieusement manifesté principalement par des exportations, le pays étant sous les feux des projecteurs au niveau mondial. Mais après deux trimestres, cet effet positif s'est déjà estompé. L'impact positif d’une victoire à l’Euro de football sera probablement plus faible et de très courte durée Peter Vanden Houte

 

### Fin du communiqué de presse ###

Pour plus d'informations :

Service de presse - Renaud Dechamps, porte-parole ING Belgique

renaud.dechamps@ing.com

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Département économique - Peter Vanden Houte, économiste en chef

peter.vandenhoute@ing.com

+32 2 547 80 09

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1 Cette enquête sur les attitudes et comportements des consommateurs à l'égard du football dans les pays participant au championnat d'Europe a été réalisée par KANTAR pour le compte d'ING en avril 2024. Aux Pays-Bas, une étude en ligne a été menée auprès de 1070 personnes représentatives de la population en termes d'âge, de sexe et de revenu. En Belgique 1001 répondants ont été sondés en ligne. Dans tous les autres pays, un minimum de 500 personnes ont été interrogées en ligne, représentant un échantillon représentatif de la population par âge et par sexe ayant accès à internet.