Economic Poll - Les anticipations d’inflation décrochent
Les Belges semblent majoritairement convaincus que l’inflation va encore un temps rester négative. C’est ce qui ressort d’un Economic.Poll@ING * récent. En effet, sachant que l’inflation est actuellement de -0,4 %, 71,7 % des répondants considèrent que cette situation perdurera dans les douze prochains mois. Ils sont même 49,3 % à penser que l’inflation restera négative par la suite.
ECONOMIC.POLL@ING n° 38
Bruxelles, le 26 mars 2015
Les Belges semblent majoritairement convaincus que l’inflation va encore un temps rester négative. C’est ce qui ressort d’un Economic.Poll@ING * récent. En effet, sachant que l’inflation est actuellement de -0,4 %, 71,7 % des répondants considèrent que cette situation perdurera dans les douze prochains mois. Ils sont même 49,3 % à penser que l’inflation restera négative par la suite. Ces résultats sont en ligne avec ceux de l’enquête de la Banque nationale de Belgique (BNB) auprès des consommateurs. Interrogés sur l’évolution des prix au cours des douze prochains mois, les ménages revoient fortement à la baisse leurs anticipations de prix, plus que probablement influencés par la forte baisse des prix du pétrole.
Pourquoi de tels résultats sont-ils importants ? On sait que le pire cauchemar pour une banque centrale n’est pas le fait que l’inflation soit négative aujourd’hui, mais le fait que les ménages puissent penser qu’elle le restera. On dit alors que « les anticipations d’inflation ne sont plus ancrées ». Derrière ces termes barbares, il y a une réalité : lorsque les ménages n’ont plus une idée précise de ce que sera l’inflation à l’avenir, ou pire encore, s’ils pensent, comme le laisse entendre notre sondage, que l’inflation va rester négative, cela peut perturber la dynamique des prix et poser problème à la banque centrale, garante de leur stabilité.
D’ailleurs, un autre Economic.Poll@ING lancé récemment tend à montrer que la baisse de l’inflation entraine un changement de comportement des consommateurs : 67,1 % des répondants considèrent que l’inflation négative modifie leur comportement de consommation, ils sont même près de 39 % à considérer que cela modifie fortement leur comportement. Seuls donc un peu plus de 28 % des répondants semblent insensibles à l’inflation négative. Certes, on peut se dire que la modification de comportement va dans le sens d’une plus grande consommation grâce à un meilleur pouvoir d’achat. C’est d’ailleurs l’argument utilisé à plusieurs reprises par M Draghi, Président de la BCE : « lorsque les prix baissent, on peut acheter davantage ». Mais l’inverse peut aussi être vrai : les consommateurs risquent de retarder certains achats importants, dans l’attente d’une baisse des prix, mais aussi par crainte que la pression baissière sur les prix n’affecte indirectement leurs propres revenus. Voilà pourquoi une banque centrale préfère garder les anticipations d’inflation bien ancrées.
On n’est heureusement pas encore dans une situation où l’inflation négative a des conséquences néfastes pour l’économie, mais très clairement, le fait que l’inflation négative est ressentie par les consommateurs et modifie leurs attentes en la matière justifie encore une fois que la BCE devait sortir le grand jeu (à savoir l’assouplissement quantitatif) pour contrer les pressions déflationnistes.
(*) L'Economic.Poll@ING est une question posée aux clients d'ING sur la page logout d'ING Home'Bank. Les questions énoncées plus haut ont été posées du 16/03 au 23/03/2015 (7086 répondants) et du 23/02 au 2/03/2015 (10 495 répondants).
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