Des Bruxellois particulièrement en manque d'espaces extérieurs

Des Bruxellois particulièrement en manque d'espaces extérieurs

L'enquête annuelle ING International Survey a demandé cette année aux Européens s'ils étaient satisfaits de leur logement et quelle modification ils y apporteraient s'ils pouvaient en effectuer une. L'enquête montre que l'avis des Belges par rapport à leur habitation n'a pas beaucoup évolué depuis 2017 et que la Belgique se situe dans la moyenne européenne en termes de satisfaction. Elle montre aussi que les préférences des Belges n'ont pas non plus beaucoup changé depuis le début de la crise du coronavirus. L'envie de plus d'espace extérieur est toujours aussi présente en 2020 qu'en 2017.

La situation a tout de même évolué en Région de Bruxelles-Capitale, où le nombre de personnes satisfaites de leur logement a fortement diminué. Un phénomène que nous n'observons pas dans d'autres régions urbanisées d'Europe. L'enquête montre que les habitants de la Région de Bruxelles-Capitale accordent beaucoup plus d'importance aux espaces extérieurs aujourd'hui qu'en 2017. D'autres villes comme Paris, Amsterdam ou Berlin ne connaissent pas cette tendance, qui semble donc typiquement bruxelloise

Des Belges toujours satisfaits de leur logement

La crise du coronavirus a des répercussions sur de nombreux aspects de notre vie, et probablement aussi sur la manière dont nous nous sentons chez nous. Les mesures de confinement nous forcent en effet à passer plus de temps à la maison et nous confrontent donc bien plus qu'avant aux éventuels défauts de notre habitation.

L'enquête internationale d'ING a demandé aux participants s'ils étaient globalement satisfaits de leur logement. Cette question avait également été posée en 2017. Il est donc possible de voir comment la situation a évolué sur cette période.

En Belgique, nous constatons simplement une légère diminution du nombre de personnes se disant satisfaites de leur habitation. Les Belges sont en effet 76 % à se sentir parfaitement bien chez eux, contre 78 % en 2017. Notre pays s'inscrit ainsi dans la moyenne européenne, en dessous de l'Allemagne (taux de satisfaction de 81 %) et des Pays-Bas (82 %), mais au-dessus de l'Italie (69 %) et du Royaume-Uni (73 %).

Il apparaît en outre que les préférences des Belges en termes de logement n'ont pas beaucoup changé depuis le début de la crise du coronavirus. À la question de savoir ce qu'ils changeraient à leur situation actuelle s'ils pouvaient modifier une seule chose, les réponses sont pratiquement les mêmes qu'en 2017 (voir le graphique 1). En fait, la plupart des Belges ne modifieraient rien à leur habitation. Et s'ils changeaient quelque chose, ils opteraient alors pour une amélioration de l'efficacité énergétique, des aménagements intérieurs, un jardin ou un balcon et des travaux d'agrandissement. 

... mais la situation se dégrade en Région de Bruxelles-Capitale

Si nous examinons de plus près les résultats des différentes régions de Belgique, nous constatons que le pourcentage de personnes satisfaites de leur logement a considérablement diminué dans la Région de Bruxelles-Capitale (voir le graphique 2). Alors que le taux de satisfaction a légèrement augmenté en Flandre et s'est un peu replié en Wallonie, il s'est fortement contracté en Région de Bruxelles-Capitale, passant de 73 % en 2017 à seulement 62 % en 2020.

... un phénomène qui ne semble pas lié à la forte urbanisation

Le fait que la Région de Bruxelles-Capitale soit une région fortement urbanisée, où les gens vivent surtout en appartement, pourrait expliquer cette détérioration. En période de confinement, l'espace, que ce soit à l'intérieur ou à l'extérieur, devient en effet plus important.

Si l'hypothèse ci-dessus tenait la route, nous devrions alors observer une tendance similaire dans d'autres pays européens. Si l'on examine la situation en France, en Allemagne, aux Pays-Bas et en Espagne, force est de constater que les autres régions urbanisées d'Europe ne connaissent pas nécessairement le même phénomène que la Région de Bruxelles-Capitale (voir le graphique 3). En France, en Allemagne et aux Pays-Bas, la situation s'est même améliorée, que ce soit à l'échelle nationale ou dans les grandes villes (pour les Pays-Bas, nous prenons la moyenne des villes d'Amsterdam, Rotterdam et La Haye). En Espagne, la situation est restée plutôt stable au niveau national et seules Madrid et Barcelone ont connu une détérioration. 

... mais le manque d'espace extérieur des logements bruxellois pourrait être une explication

Si l'on regarde de plus près les différences entre 2017 et 2020, il apparaît clairement que les espaces extérieurs sont devenus beaucoup plus importants aux yeux des habitants de la Région de Bruxelles-Capitale. En 2017, 6 % des Bruxellois avaient déclaré que, s'ils pouvaient changer une seule chose, ils placeraient leur priorité sur l'espace extérieur. En 2020, ce pourcentage a atteint pas moins de 19 %. Sur l'ensemble du pays, le pourcentage n'a en revanche que légèrement augmenté, de 10 % en 2017 à 11 % en 2020. Et les résultats de l'enquête montrent que les sondés n'accordent pas plus de poids aux espaces extérieurs dans les autres régions urbanisées d'Europe. En France, aux Pays-Bas et en Allemagne, nous ne constatons ainsi pas de grandes différences par rapport à 2017. L'importance des espaces extérieurs a uniquement augmenté dans les régions espagnoles de Madrid et de Barcelone, mais dans une moindre mesure que dans la Région de Bruxelles-Capitale. L'importance accrue des espaces extérieurs semble donc clairement être un phénomène typiquement bruxellois. 

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Press Office ING Belgium (non destiné aux clients ING)

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