Batibouw, un reflet du secteur de la construction

L’édition 2016 de Batibouw bat son plein et est l’occasion de prendre le pouls du secteur de la construction résidentielle.

Economic.Poll@ING
Nr. 46 - Bruxelles, 4 mars 2016

L’édition 2016 de Batibouw bat son plein et est l’occasion de prendre le pouls du secteur de la construction résidentielle. Le secteur vit en effet des années difficiles depuis 2008 et un signe en est que la fréquentation du salon a fortement baissé entre 2008 et 2014. 2015 a ensuite marqué un timide retour du public avec environ 300.000 visiteurs, et le salon 2016 pourrait à nouveau voir une augmentation du nombre d’entrées, sans pour autant rencontrer le succès d’avant la crise. Le salon met cette année l’accent sur la rénovation, et notamment la rénovation lourde (avec par exemple des concepts comme la « rénovation clé sur porte ») et l’isolation (malgré la disparition de certaines primes régionales).

La rénovation est en effet la tendance actuelle : si les banques font depuis plusieurs années déjà plus de crédits hypothécaires à la rénovation qu’à la construction, les volumes de prêts deviennent presque comparables (Cf. Graphique 2). Du fait de l’érosion de la construction neuve, du nombre croissant de projets de rénovation et de l’augmentation de la taille de ces projets, on est arrivé en 2015 à environ 3 milliards de prêts à la rénovation, un chiffre record (exception faite de l’année 2011 où la rénovation avait profité de coups de pouce fiscaux comme les prêts « verts ») qui se compare à un volume de prêts pour la construction neuve à nouveau en baisse en 2015, d’environ 11% (3,5 milliards d’euros). Il faut cependant noter que cette baisse n’a rien d’anormal au vu des volumes anormalement élevés réalisés fin 2014 avant le changement dans le bonus logement en Flandre.

La rénovation a donc le vent en poupe, notamment grâce à des taux d’intérêt bas qui ont permis à l’emprunt moyen (et donc à la taille des projets de rénovation) d’augmenter : le prêt moyen a ainsi atteint 42.000 euros contre 35.000 euros environ avant la crise. Cependant, la hausse de la TVA sur certains projets risque de venir troubler cette croissance en 2016. En effet, dans un récent Economic.Poll@ING (1), quelques 6.000 clients ING ont été interrogés sur leurs projets de rénovation. Il en ressort que parmi les répondants ayant des projets de rénovation (environ la moitié), plus de 60% se disent influencés par la hausse de la TVA (de 6% à 21% pour les travaux effectués dans les biens âgés de 5 à 10 ans à partir du 1er janvier 2016). Il est bien entendu trop tôt pour évaluer l’effet de la mesure, mais il est possible qu’elle influence certains projets.


Par ailleurs, l’activité dans le secteur de la construction résidentielle semble sortir des années difficiles, en tous cas si on en croit les enquêtes de la Banque Nationale menées auprès des architectes. Les volumes de projets enregistrés dans les enquêtes des trois derniers trimestres de 2015 indiquent un rebond d’activité. Il est essentiellement lié à deux facteurs. Premièrement, les permis de bâtir ont connu en 2014 un premier semestre exceptionnel (bon nombre de permis ont en effet été déposés en Flandre avant la fin 2013 - pour éviter les nouvelles normes énergétiques plus contraignantes  imposées par la région à partir du 01/01/2014 – et accordés début 2014) : 20.000 appartements et 14.000 maisons, un record qui a eu un impact direct sur les carnets de commandes. Deuxièmement, la baisse des taux (170pb de moins sur les prêts hypothécaires à taux fixes entre mars 2014 et décembre 2015) a permis aux volumes de projets de rester élevés malgré le choc du début 2014. Jusqu’ici, cette amélioration n’a pas encore eu d’impact très positif sur l’emploi du secteur, en baisse depuis la mi-2012 (le recul en 2015 était de 1% après 1,7% en 2014).

Cependant, les permis de bâtir restent sous la barre des 10.000 pour les maisons sur les trois derniers semestres, ce qui fait de la période 2014/2015 une des plus mauvaises de l’histoire récente pour le segment des maisons (18,3% permis de moins qu’en 2006/2007 par exemple) et ce malgré la baisse significative des taux d’intérêts. La tendance semble par contre continuer de s’améliorer dans le secteur des appartements (où les années 2012/2013 avaient déjà été moins mauvaises que dans le segment des maisons) puisque le nombre de permis enregistrés en 2014/2015 devraient dépasser les 60.000 pour la première fois depuis avant la crise. L’appétit des investisseurs et la faiblesse des taux d’intérêt semblent donc avoir là un effet positif.

Cependant, dans ces deux segments, la baisse de l’avantage lié au « bonus logement » pourrait aussi décourager les candidats bâtisseurs . Si reprise il y a, elle reste donc fragile et manque encore de soutiens, notamment pour compenser l’effet négatif de plusieurs changements fiscaux. Dans ce contexte, nous nous attendons à ce que la valeur ajoutée dans le secteur progresse de 2,5% en 2016 après 1.9% en 2015, portée notamment par une reprise progressive des investissements des ménages en logement (qui étaient encore négatifs dans les derniers trimestres de l’année 2015). Cela devrait faire du secteur de la construction un des soutien à la croissance belge de 2016, sa part dans l’économie devrait ainsi se maintenir juste au-dessus des 5% du PIB (contre environ 4% il y a 15 ans).

(1) Disclaimer  Economic.Poll@ING est une question posée chaque semaine sur la page de logout d'ING Home'Bank. La question commentée ici a été posée entre le 15 et le 22 février 2016 (6.099 personnes interrogées). La représentativité de cet échantillon n’est pas garantie.

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Julien Manceaux, Economiste, +32 (0)2 547 33 50, [email protected]

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