Baromètre des Investisseurs - Moins d’euphorie, plus de réalisme

22/07/2015 - Le Baromètre des Investisseurs d'ING se replie encore en juin, s’établissant à 113 points (118 en mai), en raison d’un moindre optimisme par rapport à la situation économique et aux perspectives des marchés d’actions. Les perspectives de rendement des investissements sont dès lors révisées à la baisse. Le comportement de l’investisseur face au risque ne change néanmoins que marginalement, probablement faute d’alternative. La faiblesse des taux pousse par ailleurs les plus jeunes à épargner davantage, alors que c’est le contraire pour les personnes plus âgées.


Analyse de Philippe Ledent, senior economist ING Belgique


Le Baromètre des Investisseurs mesure chaque mois la confiance des investisseurs particuliers belges. En d'autres termes, il exprime le "sentiment des investisseurs". Cette enquête, menée par TNS, est une initiative d’ING en collaboration avec l’Université de Gand et les quotidiens L’Echo et De Tijd. Jusqu’en mai 2011, elle avait lieu par téléphone. Depuis juin 2011, elle se déroule en ligne.



Le Baromètre des Investisseurs d'ING se replie encore en juin, s’établissant à 113 points (118 en mai), en raison d’un moindre optimisme par rapport à la situation économique et aux perspectives des marchés d’actions. Les perspectives de rendement des investissements sont dès lors révisées à la baisse. Le comportement de l’investisseur face au risque ne change néanmoins que marginalement, probablement faute d’alternative. La faiblesse des taux pousse par ailleurs les plus jeunes à épargner davantage, alors que c’est le contraire pour les personnes plus âgées.

Le Baromètre des Investisseurs d'ING a perdu 5 points en juin, passant de 118 points en mai à 113 points. Il revient ainsi à son niveau de début d’année. Ce résultat un peu mitigé (bien que le niveau du baromètre reste globalement au-dessus de son niveau neutre de 100 points) a deux explications. D’une part, le sentiment des investisseurs par rapport à l’économie belge s’est un peu replié. Ainsi, 46 % des personnes interrogées ressentent une amélioration de la situation économique belge au cours des trois derniers mois (-1 point par rapport à mai) mais, surtout, elles ne sont plus que 38 % à voir l’économie belge s’améliorer dans les trois prochains mois, contre 42 % un mois plus tôt. On notera par ailleurs, et c’est intéressant, que le pourcentage de personnes prévoyant une amélioration de l’économie belge a diminué au fil du temps : 43 % des sondés de la première moitié de juin étaient optimistes, contre 34 % des sondés de la seconde moitié. Si l’on passe en revue les événements du mois de juin, on peut imaginer que le dossier grec a tempéré l’optimisme des investisseurs. En effet, on est passé dans ce dossier d’un calme relatif début juin à une forte tempête en fin de mois.

D’autre part, le moindre optimisme des investisseurs traduit des attentes de retour moins favorables sur les marchés boursiers. Ainsi, la part des investisseurs pensant que les marchés boursiers vont encore progresser dans les trois prochains mois perd 4 points (elle passe de 38 % à 34 %). Au niveau du rendement attendu des investissements dans les dix prochaines années, il semble également que les ambitions soient revues à la baisse. On observe ainsi une augmentation des investisseurs pensant que le rendement sera nul (+2 points) et compris entre 1 et 4 % (+3 points), au détriment de ceux qui s’attendent à un rendement de plus de 10 %/an (-5 points).

Pour autant, les investisseurs ne modifient pas substantiellement leur profil de risque en faveur d’actifs moins risqués : la part des investisseurs préférant investir dans des secteurs moins risqués diminue même un peu (elle perd 4 points), alors que le comportement face aux secteurs risqués reste plus stable. Quant aux investissements en obligations, ils restent également globalement inchangés par rapport au mois passé. Il est vrai que les marchés financiers se trouvent dans une situation particulière : l’environnement de taux très faibles ne laisse que peu d’alternatives à l’investisseur.

Quel impact des taux bas ?

L’environnement de taux bas ne pose pas seulement la question du risque. Il pose aussi la question de l’intérêt d’épargner. De fait, deux effets s’affrontent lorsque les taux sont faibles : d’un côté, on cherche à compenser le plus faible revenu de l’épargne en épargnant plus. Mais de l’autre côté, l’épargne rapportant moins, elle est moins intéressante et on est tenté de consommer plutôt que d’épargner. C’est d’ailleurs ce dernier effet qui est voulu par une banque centrale qui, en abaissant ses taux, cherche notamment à relancer la consommation en ‘dissuadant’ l’épargne.

À la question de savoir si les taux faibles sur les comptes d’épargne modifient le comportement de l’investisseur, 16 % considèrent que cela les pousse à épargner plus ou beaucoup plus, 42 % ne modifient pas leur comportement, et 35 % épargnent moins, voire beaucoup moins. On peut donc considérer qu’un tiers des répondants réagissent dans le sens voulu par la BCE.

Il est particulièrement intéressant de noter que les résultats à la question posée sont très différents en fonction de l’âge du répondant : pour les plus jeunes (moins de 35 ans), l’environnement de taux faibles les pousse à épargner plus : ils ne sont pas moins de 45 %, alors qu’ils ne sont que 22 % à être tentés d’épargner moins. Par contre, parmi les personnes plus âgées, la situation est toute différente : s’agissant par exemple des personnes de plus de 65 ans, seuls 5 % des investisseurs disent être tentés d’épargner plus, mais 47 % sont tentés d’épargner moins.

___________________________

Pour de plus amples informations :
Service de presse ING Belgique :+ 32 2 547 24 84, pressoffice@ing.be
Philipe Ledent, Senior Economist : + 32 2 547 31 61, philippe.ledent@ing.be

Vanessa Zwaelens

Head of External Communication