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Perspectives économiques et financières d'ING Belgique : croissance modérée, baisse limitée de l’inflation et des taux d'intérêt

Perspectives économiques et financières d'ING Belgique : croissance modérée, baisse limitée de l’inflation et des taux d'intérêt

Les investisseurs doivent s’attendre à un élargissement du rallye boursier

Bruxelles - Malgré les tensions géopolitiques persistantes, l'économie mondiale continuera de croître à un rythme modéré au second semestre, tandis que les pressions inflationnistes tarderont à s'estomper. Selon Peter Vanden Houte, économiste en chef chez ING Belgique, les espoirs d'une forte baisse des taux d'intérêt au cours des six prochains mois sont donc à mettre de côté. Lors de la présentation des perspectives économiques et financières pour le second semestre 2024, Peter Vanden Houte a prévenu que les importantes coupes budgétaires nécessaires en Europe pourraient provoquer des tensions à court terme au sein de la zone euro, jouant temporairement en faveur du dollar. Steven Vandepitte, stratégiste au bureau d’investissement d’ING Belgique, a quant à lui indiqué qu’après un excellent premier semestre, le rallye boursier semblait reposer sur des bases relativement solides. La croissance plus vigoureuse des bénéfices devrait permettre au marché haussier de ‘s'étendre’ d'ici la fin de l'année et ne plus seulement se cantonner aux grandes capitalisations du secteur IT mais bénéficier aussi à d’autres segments plus cycliques comme les petites capitalisations boursières.

Perspectives macroéconomiques

L'économie mondiale s'est bien comportée au premier semestre 2024, même s'il existe encore de nombreux risques qui pourraient compromettre la poursuite d’une croissance modérée telle qu’observée actuellement. Ainsi, les tensions géopolitiques en Ukraine et au Moyen-Orient, entre autres, sont loin d'avoir disparu. C'est un facteur qui pourrait peser sur la confiance, même si, sauf dérapage majeur, l'impact négatif sur la croissance des pays avancés ne devrait pas dépasser 0,1 point de pourcentage.

Les progrès rapides de l'intelligence artificielle sont positifs pour l'économie mondiale, même si l'impact au niveau macroéconomique ne se fera probablement sentir que dans quelques années.

Bien que les banques centrales aient déjà réussi à faire baisser fortement l'inflation sans causer de dommages économiques majeurs, la "dernière ligne droite" pour ramener durablement l'inflation à 2 % s'avère être la plus difficile.

Étant donné le poids croissant du secteur des services dans l'économie, un secteur moins sensible aux taux d'intérêt que ne le sont l'industrie à forte intensité de capital ou la construction, la politique monétaire pourrait désormais mettre plus de temps à produire ses effets Peter Vanden Houte, économiste en chef chez ING Belgique

Croissance modérée au niveau mondial

L'économie américaine, dont on s'attend depuis longtemps à ce qu'elle s'essouffle considérablement, a jusqu'à présent étonnamment bien résisté. L'excédent d'épargne que les ménages avaient épargné pendant la pandémie est pratiquement épuisé, et l'augmentation des défauts de paiement sur les cartes de crédit indique que les consommateurs devront probablement être plus modérés au cours du second semestre de l'année. Par ailleurs, le marché de l'immobilier commercial reste confronté à des problèmes qui pourraient peser sur la croissance. Toutefois, il est trop tôt pour parler de récession et les États-Unis devraient encore enregistrer une croissance d'environ 2,5 % pour l'ensemble de l'année.

Après la récession technique du second semestre 2023, la zone euro a renoué avec la croissance économique depuis le début de l'année. La baisse des prix de l'énergie, l'évolution positive du pouvoir d'achat et un déstockage bien entamé devraient soutenir la croissance. ​ « Toutefois, il n'y a guère d'accélération, car la politique budgétaire deviendra plus restrictive sous l'impulsion de l'Europe, et nous constatons également que le malaise prolongé dans l'industrie commence maintenant à provoquer des licenciements », estime Peter Vanden Houte. Une croissance supérieure à 0,8 % n'est pas vraiment envisageable cette année, bien que cela soit également dû à un effet de seuil négatif lié à la mauvaise performance en deuxième partie de 2023. La Belgique, qui a réussi à éviter une récession au second semestre 2023, fait encore légèrement mieux que la moyenne de la zone euro, à 1,2 % pour l'instant.

Le moteur chinois ne s'accélère pas en raison du malaise persistant sur le marché immobilier, malgré les efforts du gouvernement chinois pour soutenir le secteur. Dans le même temps, la faible demande des consommateurs crée une surcapacité dans le secteur manufacturier. L’excédent de production est vendu sur le marché mondial à des prix réduits. En principe, cela pourrait contribuer à freiner l'inflation en Europe, mais les droits de douane croissants imposés par l'Occident à la Chine annulent en grande partie cet effet.

L'inflation s'inscrit dans une tendance baissière, mais des risques de hausse subsistent à long terme

Bien que l'inflation ait considérablement diminué, certains foyers de pression sur les prix subsistent, en particulier dans le secteur des services, où les coûts de la main-d'œuvre jouent un rôle majeur. En outre, la hausse des tarifs de transport maritime due aux troubles au Moyen-Orient pourrait ralentir quelque peu le processus de désinflation. Néanmoins, d'ici la fin de l'année, l'inflation aux États-Unis et en Europe devrait être inférieure à ce qu'elle est aujourd'hui.

Nous devons néanmoins tenir compte du fait que les pressions inflationnistes restent plus fortes à long terme. Par exemple, les propositions politiques de Donald Trump, qui a une probabilité élevée de gagner la présidence des États-Unis, sont clairement inflationnistes. Les changements climatiques, la transition énergétique et la poursuite de la démondialisation sont également des facteurs qui pourraient maintenir l'inflation à un niveau structurellement plus élevé Peter Vanden Houte

Les taux à court terme vont baisser, les taux à long terme ont moins de potentiel de baisse

Cela rend l'exercice difficile pour les banques centrales. D'une part, l'inflation ne s'effrite que lentement, ce qui signifie qu'elles ne peuvent pas réduire les taux d'intérêt trop rapidement. En outre, les banquiers centraux sont de plus en plus convaincus que le niveau neutre des taux d'intérêt est plus élevé qu'avant la pandémie.

Les taux d'intérêt à court terme baisseront encore cette année, tant aux États-Unis qu'en Europe. Le fait qu'il y ait encore des incertitudes sur le nombre de baisses de taux d'intérêt en 2024 n'est finalement pas si important. Ce qui est plus important, c'est la possibilité de nouvelles réductions des taux d'intérêt en 2025. Nous pensons que la BCE finira par abaisser ses taux d'intérêt jusqu’à 2,50 %. ​ Aux États-Unis, dans un scénario donnant Trump vainqueur, nous voyons les taux d'intérêt à court terme retomber à 4 %, ce qui est encore relativement élevéPeter Vanden Houte

Étant donné que les taux d'intérêt à long terme sont déjà bien inférieurs aux taux à court terme, le potentiel de baisse supplémentaire est très limité. En effet, la courbe des taux devrait se normaliser progressivement et la diminution des portefeuilles obligataires des banques centrales supporte les taux longs. À la lumière des difficiles assainissements budgétaires qui se profilent en Europe, cela pourrait également maintenir les spreads de taux obligataires à des niveaux un peu plus élevés que ceux auxquels nous avons été habitués jusqu'à présent.

La volatilité sur 18 mois du taux de change euro-dollar est tombée à son niveau le plus bas depuis la création de l'euro, le taux oscillant globalement entre 1,05 et 1,10. Bien que le dollar soit fondamentalement cher, le billet vert bénéficie des tensions croissantes au sein de la zone euro. Ce n'est que lorsque le calme reviendra au sein de l'Union monétaire et que les signes d'un fort ralentissement de la croissance américaine seront plus clairs que le dollar pourrait perdre un peu de terrain.

Perspectives sur les marchés financiers

Après un début d’année en fanfare, qui a vu les actions rebondir de près de 14% (en euro), les fondations du rallye boursier semblent relativement solides.

Historiquement, lorsque l’économie ralentit sans passer par la case récession et les taux directeurs repartent à la baisse, cela est généralement de bon augure pour les actifs à risque. Lors des sept épisodes analogues observés depuis 1950 aux Etats-Unis, le S&P 500 a, en moyenne, enregistré un return de 15% dans les 12 mois qui ont suivi la première baisse de taux opérée par la Réserve fédérale (Fed) Steven Vandepitte, stratégiste chez ING Belgique

Cela ne signifie pas que les actions vont progresser de manière linéaire. Il est fort probable qu’elles connaîtront quelques à-coups compte tenu, notamment, des incertitudes liées à l’élection présidentielle aux Etats-Unis. Mais le renforcement de la croissance des bénéfices devraient permettre au marché haussier de « s’élargir » d’ici la fin de l’année. Le mouvement est d’ailleurs déjà en marche puisque 68% des valeurs reprises l’indice MSCI des principales actions mondiales se traitent au-dessus de leur moyenne mobile à 200 jours, contre 32 % à la fin octobre 2023 !

Les ‘7 Fantastiques’ ne sont plus seuls à la manœuvre…

Lorsque davantage d’actions contribuent à la hausse des cours, cela donne généralement plus de souffle au marché en attirant davantage de capitaux. Lors des pics boursiers de 2015 et 2018, 80% des actions affichaient des cours supérieurs à leur niveau moyen des 200 jours précédents. De ce point de vue, l’élargissement du rallye devrait permettre aux actifs plus sensibles au cycle économique, qui ont été longtemps délaissés par les investisseurs, de regagner une partie du terrain perdu sur les méga-capitalisations du secteur IT et de contribuer davantage à la performance des indices boursiersSteven Vandepitte

On en voit d’ailleurs les prémices puisque les ‘Sept Fantastiques’ de Wall Street - Apple, Google, Microsoft, Amazon, Tesla, Meta (ex Facebook) et Nvidia -, qui étaient à l’origine de plus de 90% des gains du S&P 500 entre janvier et mai 2023, ont vu leur influence sur la bourse US se réduire à moins de 60% sur la même période en 2024.

Et ce processus est appelé à s’intensifier car les analystes voient l’écart de croissance bénéficiaire entre ces mastodontes boursiers et le reste du marché se réduire au cours des prochains trimestres. Au premier trimestre 2024, quasi 4% des 7,4% de croissance bénéficiaire du S&P 500 sont imputables au seul secteur technologique, dont les bénéfices par action ont bondi de 23% (en rythme annuel). Mais cette part devrait chuter à moins de 0,5% d’ici le dernier trimestre 2025.

Leur influence reste certes prépondérante et incite toujours Steven Vandepitte à réserver une place de choix dans les portefeuilles aux valeurs de croissance présentes dans les secteurs de la technologie et les services de communication. Les énormes débouchés liés au déploiement de l’intelligence artificielle sont, en effet, de nature à soutenir durablement leur profitabilité.

Les actions cycliques reprennent du poil de la bête…

Mais les actions cycliques qui, à l’image du secteur industriel et des petites capitalisations, ont souffert l'année dernière des craintes de récession, devraient poursuivre le rétablissement observé depuis le début de l’année : malgré des perspectives de croissance modérée, leurs gains s’élèvent, en moyenne, à 15% (en euro), contre 8% pour les valeurs défensives.

Privilégier la dette émise par les entreprises

La moindre aversion au risque se traduit aussi sur le marché obligataire par une préférence pour les titres émis par les entreprises, surtout ceux de bonne qualité crédit (‘investment grade’), plutôt que les emprunts d’Etat qui souffrent du fait que le marché a revu à la baisse ses attentes de réduction des taux directeurs de la Fed. Les contrats à terme (‘futures’) sur taux d’intérêt, qui tablaient en début d’année sur une détente monétaire de 1,70 % aux Etats-Unis, n’anticipent plus qu’une baisse de 0,45% cette année en raison d’une économie US plus dynamique que prévu. Mais cet environnement économique continue de soutenir les obligations ‘investment grade’. Même si leur prime de risque s’est déjà fortement contractée et atteint désormais des niveaux très faibles, ING continue de privilégier cette sous-classe d'actifs car elle offre un rendement attractif (3,9 % en moyenne, contre 0,9 % fin 2020), surtout si on le compare avec le rendement moyen des dividendes attendus pour les actions (2%).

### Fin du communiqué ###

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